Car le problème de beaucoup de journalistes c’est qu’ils croient bon de s’en tenir aux faits ce qui est une erreur dès lors qu’on relate une décision de justice.
Le juge n’est pas est ne doit surtout pas devenir un Salomon qui distingue le vrai du faux, le bon du méchant.
Son rôle, c’est avant tout de qualifier des faits, c’est à dire leur appliquer la règle juridique adéquate.
Dans ces conditions, rendre compte d’un jugement sans expliquer quelle règle de droit a été appliquée revient quasi systématiquement à induire le public en erreur, ce qui va -je crois- à l’inverse de ce que doit être le travail journalistique.
Gérard Schivardi a appris, presque par hasard, hier, que le Tribunal administratif de Montpellier l’avait démis de ses fonctions de conseiller général du canton de Ginestas et l’a déclaré inéligible pendant un an.
[…]
Ce sont les comptes de campagne des dernières cantonales qui ont été épinglées,« Pour une somme de 223, 45 €», précise Gérard Schivardi qui ajoute : « je n’ai jamais menti, je n’ai jamais triché, j’ai toujours été de bonne foi ». Gérard Schivardi n’avait pas ouvert de compte de campagne et avait payé de ses propres deniers sa campagne c’est une facture d’imprimerie, de 223,45 € qui lui est aujourd’hui reprochée.
Or c’est bien cela le problème.
N’ayant pas étudié le droit électoral, et n’ayant pas eu l’occasion de le pratiquer à titre professionnel j’ai cherché à en savoir plus pour rapidement constater que l’information ne passionnait pas grand monde.
- désigner un mandataire financier (personne physique ou association de financement) et le déclarer en préfecture dès le début de la campagne électorale ; ce mandataire ouvrira un compte bancaire unique retraçant les mouvements financiers du compte (recettes et dépenses) ;
- ne pas dépasser le plafond des dépenses applicable à l’élection en cause ;
- faire viser son compte par un expert-comptable sauf si aucune dépense et recette n’a été engagée ;
- déposer à la commission un compte en équilibre ou, éventuellement, en excédent ;
- fournir toutes les pièces justificatives de dépenses et de recettes.
- soit prononcer l’inéligibilité du candidat ;
- soit ne pas prononcer l’inéligibilité, s’il considère que le candidat est de bonne foi ou s’il juge que la commission n’a pas statué à bon droit. [*]
Dans ces conditions, j’aurais le plus grand mal à le plaindre.