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Les problèmes que posent certains des gens du voyage

Lire « le Point » me met souvent dans un état d’agacement. 
Mais  cette fois, un article m’a mis dans un état de fureur assez rare, dont ceux qui me suivent sur Twitter peuvent témoigner. 
 
Il faut dire que dès le titre il y avait de quoi s’insurger ; « L’Élysée annonce une réunion sur « les gens du voyage et les Rom »
 
On y apprend les choses suivantes :

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi en Conseil des ministres la tenue d’une réunion le 28 juillet à l’Élysée sur les « problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Rom », après les violences survenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher). « Les événements survenus dans le Loir-et-Cher soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Rom », a affirmé le chef de l’État dans une déclaration en Conseil des ministres communiquée à la presse. « Je tiendrai une réunion à ce sujet le 28 juillet. Cette réunion fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière », a-t-il ajouté.

J’ai immédiatement tenté de relâcher la pression et tenté d’en rire un grand coup avec Peuples.
Mais à vrai dire je ne décolère pas, et ce pour plusieurs raisons. 
 
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La Burqua est un coup politique permanent

L’annonce a été faite hier soir, et passerait presque inaperçue alors que chacun se passionne pour le feuilleton de l’été qui met à l’affiche le couple improbable Worth Bettencourt :  

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a créé la surprise en annonçant la saisine du Conseil constitutionnel. Il veut que les sages examinent la loi sur l’interdiction du voile intégral. Une manière de légitimer la démarche.
Le pari est risqué. Jean-François Copé veut que le Conseil constitutionnel examine la loi sur l’interdiction de la burqa avant sa promulgation. « Une bonne manière de clore les polémiques« , pour le patron des députés UMP.
Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a confirmé qu’il saisirait les sages pour « lever toute incertitude » sur la constitutionnalité de l’interdiction générale du voile intégral. Une démarche qui sera effectuée après l’adoption de la loi. [source]

Passons rapidement sur le débat sur l’interdiction qui ne m’intéresse que très peu.  Si ‘l’on tient vraiment à interdire un vêtement il me semble que l’on devrait plutôt commencer par ça :

 

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De la dangerosité appliquée à l’etre humain

Lu à l’instant chez europe 1 :
Le projet de loi « tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle » (…) a été adopté mercredi par la commission des lois de l’Assemblée nationale. Une version largement amendée par le gouvernement et par des députés.
Demandé par la Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, un amendement a été adopté pour développer, après la fin de la peine, la prise de médicaments antihormonaux, un traitement plus communément appelé « castration chimique ». Toute personne refusant de s’y soumettre ou l’interrompant, un fait qui devra être obligatoirement signalé par son médecin traitant, pourra être punie par un retour en prison. [source]
Je crois inutile de me lancer dès à présent dans un commentaire de ce texte sur le mode juridique. 
Il ne sera examiné en séance publique l’assemblée nationale qu’à partir du 17 novembre prochain, avant de passer par la case Sénat.
J’ai donc tout lieu de penser qu’il aura l’occasion de changer dans sa rédaction. 
A défaut de parler de la lettre, j’ai toutefois envie de vous écrire quelques mots sur ce que je pense de l’esprit de ce texte qui, à mon  sens, n’est qu’un nouvelle illustration du glissement dangereux dans lequel s’enferme notre droit pénal depuis quelques années. 
Cela fait bien longtemps que le droit pénal est utilisé en tant qu’instrument de protection de la société.
L’existence de peines privatives de liberté en est bien sùr l’illustration, il s’agit de punir autant que de prévenir la reitération de l’infraction.
Mais avec une mesure telle que la « castration chimique », on franchit incontestablement un pas.
Passons sur la question de l’efficacité de la mesure, elle est incertaine et  clairement mise en cause.
Passons encore sur le caratère juridiquement discutable de la mesure du point de vue du respect des droits fondamentaux, en ce qu’elle peut avoir de barabre.
Ce n’est pas simplement, mon avis ou celui de Monsieur Badinter ; c’est aussi celui du syndicat de la magistrature qui considère clairement que : 
La suggestion de Michèle Alliot-Marie pourrait prêter à la dérision si elle ne traduisait une conception caricaturale et abjecte du traitement de la délinquance sexuelle. La « réflexion » que propose d’engager le garde des Sceaux consiste rien moins qu’à évaluer l’opportunité de recourir à un traitement inhumain et dégradant dans une logique de « précaution ». [source]
Non. Parlons d’homme à homme… enfin ; d’un être humain à un autre. 
Que cherche t’on à faire avec ce genre de mesure ?
On ne nous parle plus de sanctionner, mais de prévenir le risque de reitération en se basant sur le critère d’une dangerosité supposée. 
Puis on  prétend pouvoir eradiquer cette dangerosité en supprimant les pulsions hormonales des criminels. 
[avouez que… sur le principe…]
J’ai envie de vous demander.
Etes vous de simples hormones ? 
Vos désirs qu’ils soient ou non sexuels, sont ils exclusivement chimiques ? 
Je ne crois pas. 
De meme, pensez-vous sérieusement qu’il soit légitime de porter physiquement atteitne  un individu à raison de ce qu’il pourrait faire ?
Sérieusement ?
Et ce n’est pas tout ; le projet de loi contient également :

« la création d’un nouveau fichier « destiné à faciliter et fiabiliser l’évaluation de la dangerosité d’une personne » [q ui] »à disposition des magistrats et des experts une base de données relative au passé et aux antécédents » de la personne concernée. [source]

Une fois encore, je crois fermement que le principe de précaution appliqué à la criminalité est un leurre.  
De même, je pense que la course à l’évaluation de la dangferosité d’un individu est un mirage. 
Car vouloir lister tous les individus qui présentent un risque pour autrui est une course sans fin.

Or, entrer ce jeu là, ce n’est certainement pas protéger la société.