Ça avait pourtant commencé de la manière la plus anodine, sous la forme d’une enveloppe glissée dans la boite aux lettres par le facteur.
C’est une enveloppe de couleur beige, presqu’orangée, faite dans un papier recyclé très granuleux.
Il n’a pas de motif de craindre le contenu de cette enveloppe. Au contraire même puisqu’au devant elle porte cette écriture si familière. Alors il monte les escaliers qui le séparent de son appartement, avec ce pas nerveux dont il a l’habitude. Une fois dans le salon, il pose l’enveloppe sur la table et reprend la lecture de son livre là où il l’avait arrêtée la veille.
A ce moment précis, il pourrait se rendre compte que quelque chose déraille. Recevoir des nouvelles par la poste en provenance d’amis chers, c’est toujours une sorte de cadeau. Or les cadeaux, d’habitude, il s’empresse de les ouvrir. Les enveloppes, il les déchire d’ordinaire par le coté, comme un papier cadeau qu’on déchire sans méthode.
Mais celle-là reste sur la table du salon jusqu’au lendemain.
Cette enveloppe abandonnée devrait être un signal pour lui, une alerte orangée qui insiste sur la table.
Mais il persiste à l’ignorer.
Un jour passe jusqu’à la seconde alerte, qui survient lorsqu’il prend l’enveloppe, et la pose sur la bibliothèque. Pourquoi ne l’ouvre t’il pas ? C’est peut-être un dessin fait par l’un des enfants, des nouvelles ou un mot gentil peut-être ? Ils ne l’ont jamais habitués à autre chose après tout.
Un mois s’écoule sans que l’enveloppe ne bouge de la bibliothèque.
Et c’est lorsqu’il la remarque, après être passé tous ces jours sans la voir qu’il comprend qu’il a un problème.
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