Car l’épisode mouvementé et désormais fameux de son interpellation n’est qu’un avatar de la procédure pénale qui fait suite à la plainte déposée à son encontre par Xavier Niel pour des faits de diffamation.
Le principal intérêt de l’histoire réside dans le fait que Monsieur De Fillipis est poursuivi en qualité de directeur de la publication du journal à raison du commentaire publié par un internaute et supprimé quelques heures plus tard.
Le journal a pourtant bien retiré le commentaire incriminé dès qu’il en a appris l’existence. David Corchia, responsable de la société qui s’occupe de la modération sur Libération.fr, affirme que le texte litigieux a été mis en ligne « le 22 octobre 2006, de 22 h 30 jusqu’à 9 h 15 le lendemain, lorsqu’il a été signalé aux responsables du site et retiré ». M. Corchia explique ce retard par le fait que l’équipe de modérateurs travaillait de 9 heures à 22 heures. Quant à l’apparition même de ce message, elle résulte du fait qu’en 2006, sur Libération.fr, les commentaires étaient modérés après publication. Depuis, le site est passé au système de modération en amont.
Mais en l’absence de jurisprudence abondante sur le sujet on ne saurait présumer de la position future des tribunaux.
Une différence notable pour au moins deux raisons :
- le texte qui sert de bases aux poursuites n’est pas le même puisqu’il s’agit de la loi du 29.07.1881 qui prévoit le délit de diffamation par voie de presse.
- l’enjeu est également plus important puisque Monsieur de Fillipis risque une sanction pénale (amende, prison avec sursis) et pas des dommages et intérêts (Voir le nota bene à la fin de ce billet) s’il venait à être condamné
Dans ces conditions, vous comprenez que cette affaire nous concerne tous.
Vous lecteur qui me faites à l’occasion la grâce de me laisser un commentaire, autant que moi qui vous fait la confiance de ne pas modérer vos commentaires à priori.
Je vais donc la suivre avec d’autant plus d’attention qu’il y a quelques mois déjà j’avais eu le déplaisir de « modérer » un commentaire clairement diffamatoire qui avait été publié au bas d’un article classé dans la rubrique ciné.
J’ai bien peur aussi que l’idéal communautaire que représente les commentaires (et mon habitude de les modérer à postériori) ne soit rien d’autre qu’une utopie.
NB: si vous ignorez la différence entre une amende et des dommages et intérêts. Sachez que la première à vocation à punir et revêt le caractère d’une sanction pénale. Les dommages et intérêts ont quant à eux une vocation indemnitaire. Ils visent à réparer le préjudice causé à une victime à qui ils sont d’ailleurs directement réglés.