Nicolas Sarkozy envisage de supprimer le juge d’instruction pour confier l’ensemble des enquêtes judiciaires au parquet, sous le contrôle d’un magistrat du siège, appelé juge de l’instruction. Le chef de l’État devrait en faire l’annonce lors de la rentrée solennelle de la cour de cassation, mercredi 7 janvier.[source]
J’ai dit trop tôt pour s’alarmer, certainement pas pour réfléchir, bien au contraire.
mise en mouvement et exercée par les magistrats ou par les fonctionnaires auxquels elle est confiée par la loi.
Cette action peut aussi être mise en mouvement par la partie lésée. [art. 1 du CPP]
Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l’article 40-1.
1° Soit d’engager des poursuites ;2° Soit de mettre en œuvre une procédure alternative aux poursuites en application des dispositions des articles 41-1 ou 41-2 ;3° Soit de classer sans suite la procédure dès lors que les circonstances particulières liées à la commission des faits le justifient.
- Il est hiérarchiquement soumis au ministre de la justice.
- Il n’est pas inamovible.
- Ses décisions qui ne sont pas à proprement parler des décisions de justice ne sont pas susceptibles d’appel.
Le juge d’instruction ne peut informer [c’est à dire enquêter] qu’après avoir été saisi par un réquisitoire du procureur de la République ou par une plainte avec constitution de partie civile, dans les conditions prévues aux articles 80 et 86.
- soit l’affaire nécessite une enquête longue et complexe qui dépasse les attributions du procureur de la République. Celui-ci, qui souhaite poursuivre saisit un juge d’instruction pour enquêter.
- soit le procureur de la République a décidé de « classer sans suite » ou n’a pas donné suite à la plainte dans un délai de trois mois et la victime a saisi elle-même le juge d’instruction (art 85 du CPP)
- de concentrer toutes les fonctions de poursuites entres les mains du parquet
- de ne laisser au juge qu’un simple contrôle à postériori n lieu et place du rôle actif qui est le sien.
Dans ces conditions, et puisque -l’article le précise- l’exécutif n’entend pas accorder au parquet son indépendance dans le cadre de cette réforme.
Si un tel système devait voir le jour aucune enquête ne pourrait donc plus avoir lieu en France si elle se révélait contraire à la volonté du gouvernement.
Il s’agirait ni plus ni moins que d’une mise sous tutelle de la justice pénale, d’un bras coupé au pouvoir judiciaire…
Mais heureusement, à l’heure où j’écris ces lignes il ne s’agit encore que d’une rumeur.
A demain donc.