actu-fiction

J’ai cambriolé Bernard madoff [Actu-fiction]

Les graviers crissaient sous les roues du pick-up dans un bruit de noisettes qu’on écrase, il était déjà deux heures du matin. 
 
Passer la grille de la propriété n’avait pas été bien plus difficile que la fois précédente.
Le maître des lieux n’était guère prudent, à maintenir en poste ces agents de sécurité qu’il était désormais contraint de licencier.
Et cette leçon aussi il lui faudrait l’apprendre.
Bernard Madoff aurait d’ailleurs très bientôt tout le loisir pour réfléchir.
Depuis quelques jours déjà son nom depuis longtemps connu dans le sérail de la finance était devenu bien trop fameux. Pas un média ne s’était abstenu de titrer sur la spectaculaire fraude Madoff. 
 
Jim Stockwell arrêta le véhicule et jeta un bref regard à sa droite, dans un demi sourire son camarade lui confirma qu’il était prêt, et heureux aussi.
Dehors le temps est assez doux pour un 4 Janvier, mais peu importe d’ailleurs, l’émotion leur tenait chaud. 
 
Billets, brèves

Privé de permis de conduire !

Elle quelque chose d’édifiant cette brève trouvée sur France Info :
C’est la dernière idée du président Nicolas Sarkozy : empêcher les incendiaires de voitures de passer le permis de conduire « aussi longtemps que la victime des faits ou le fonds de garantie n’a pas été indemnisé en totalité ». Une annonce qui suscite des interrogations… [source]
Depuis quelques années, les délits susceptibles de se voir sanctionner par une annulation du permis de conduire ne cessent de se multiplier.
Mieux ils tendent de plus en plus à concerner des délits qui n’ont qu’un lointain rapport avec la conduite. 
 
Dans sa rédaction actuelle le code pénal permet notamment au juge de substituer la suspension ou l’annulation du permis de conduire à une peine d’emprisonnement. (comme condamnation ou comme modalité d’exécution de la peine)
 
De même, ces mesures concernent désormais de nombreux délits  tels que les blessures involontaires ou le blanchiment d’argent
 
Pour un grand nombre de prévenus le permis de conduire est devenu  un véritable enjeu du procès. 
Car se voir priver de son permis de conduire signifie bien souvent perdre son emploi par contrecoup.
L’idée d’assortir la condamnation pénale de mesures coercitives destinées à faire en sorte que les victimes soient plus rapidement indemnisées n’est pas nouvelle mais elle est louable.
 
Précisons toutefois que depuis cette année les victimes dont le véhicule a été incendié peuvent se voir partiellement indemniser  au titre de la solidarité nationale dans le cadre d’une procédure exercée devant la commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI).
Dans ces conditions ce ne sont pas directement les victimes qui seront les premiers bénéficiaires de cette mesure, mais le Fonds de Garantie (ce que reconnait implicitement N. Sarkozy dans sa déclaration). 


Mais ce n’est pas ce qui me choque dans cette affaire.
Il n’est pas illégitime que e fonds de garantie, qui permet aux victimes d’être indemnisées à bref délai se voit accorder la faveur législative.


Pourtant, empêcher un jeune qui aurait commis un délit de passer son permis aussi longtemps qu’il n’a pas intégralement réparé le dommage qu’il a causé revient clairement à taper où ça fait mal, mais pas forcément avec discernement.

A vrai dire, je rejoins assez l’opinion que développe Sébastian Roche sur son blog.
A quoi bon compliquer encore l’insertion professionnelle d’un jeune qui a commis un délit en le privant de véhicule ? 
Ce n’est pas bon pour lui, cela n’apporte rien à la société. Et cela n’est à bien y regarder même pas favorable à la victime puisque son indemnisation implique le plus souvent que l’auteur de l’infraction ait une activité professionnelle. 
A ce rythme pourquoi ne pas en plus proposer qu’un jeune délinquant ne puisse pas passer son bac tant que sa victime ne sera pas indemnisée ? 
 
Cela ne serait pas bien plus contre-productif…
 
Puisque je n’aime pas critiquer sans avoir mieux à proposer, j’ai une idée toute bête qui arrangerait probablement bien plus à l’avantage des victimes ? 
Et si la solidarité nationale (Fonds de garantie ou autre) faisait dans certains cas l’avance des frais d’huissier que les victimes doivent trop souvent exposer pour recouvrer ce qui leur est dû ? 
 
Voilà qui ne serait pas inéquitable… 
Ciné

The Spirit : critique du film [Sexe, Kitsh et Video]

Frank Miller est un auteur aussi adulé que controversé. 
La vision noire, violente et absolue de la société que se dégage de ses œuvres peut difficilement laisser insensible. 
Pourtant, les adaptations au cinéma de ses comic books ont longtemps donné lieu à des films formatés, consensuels et franchement oubliables. 
 
Il aura fallu attendre que Robert Rodriguez se décide à lui servir de parrain en lui demandant de co-signer la réalisation de la transposition à l’écran de ses graphic Novel « Sin City » pour que Miller tire enfin quelque chose de bon du septième art. 
C’est ensuite seulement que l’adaptation de 300 par Zach Snyder est venue confirmer l’association entre Miller et succès au cinéma.
 


  Avec The Spirit Frank Miller passe à la vitesse supérieure et assume, cette fois en son seul nom, l’écriture et la réalisation d’un film centré sur un personnage crée par Will Eisner
 
Dès les premières minutes on pense à Sin City, le style très graphique qui en avait fait le succès s’y retrouve presque à l’identique.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Car si l’effet est intéressant, on met un peu de temps à se débarrasser d’un sentiment de déjà-vu. 
 
Mais la principale qualité de Frank Miller c’est son écriture. Et s’il est une chose qui apparait très vite c’est quelle a été particulièrement soignée. 
 

The Spirit, c’est l’histoire de Danny Colt, un ancien flic abattu par balles et pourtant revenu. Pour une raison qu’il ne sait identifier Colt est désormais invincible, ses blessures cicatrisent bien vite, sa douleur ne reste jamais longtemps. 
Il décidee donc de combattre le crime sous les traits du Spirit et d’aider ses amis policier à défendre Central City cette ville qu’il aime tant.
Il aura fort à faire face au méchant Octopus (Samuel L j’ackson) et trouvera sur sa route Sand Saref, son ancien amour (Eva mendes). 




 La grande force de Frank Miller a toujours été d’insuffler son style propre à des personnages pourtant crées par d’autres (de Daredevil à Batman entre autres)
Or de ce point de vue, il a réussi son contrat en prenant le paris de donner un charme désuet à l’ensemble des ses personnages. 
Ce parti pris n’est d’ailleurs pas sans l’hilarant « Capitaine Sky et le monde de demain » sorti en 2005.  
Le Spirit incarné par Gabriel Macht est à la fois attachant et terriblement Kitsh. Il fait tomber les femmes aussi vite que Flash Gordon et présente le charme monolithique des premiers super héros. 
En face, les méchants campés par S. L. Jackson et Scarlett Johansson sont résolument burlesques. 
 
Ils ont d’ailleurs des accents délicieux qui rappellent par instants les Kitshissimes Batman de la période Adam West
 

Beaucoup plus drôle et optimiste que ce dernier The spirit n’est assurément pas un ersatz de celui-ci.
Il  n’est cependant pas exempt des défauts typiques d’une première réalisation.


 Le film souffre d’une mise en scène bien trop maniérée et, peut etre plus grave, d’une direction d’acteurs approximative. 
Là où Gabriel Macht et Samuel L Jackson s’en tirent plutôt bien dans des rôles exubérants Eva Mendès qui campe une femme fatale époustouflante ne semble pas toujours très convaincue par ses répliques.
Il en va de même d’une Scarlett Johansson atone et en vérité très en dessous de ce à quoi elle nous a habitués.

Sans être un chef d’œuvre, The Spirit est un film extrêmement divertissant. Un moment de plaisir, drôle, écrit et esthétiquement très très beau.
 
La bande annonce achèvera probablement de vous convaincre.