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The Spirit : critique du film [Sexe, Kitsh et Video]

Frank Miller est un auteur aussi adulé que controversé. 
La vision noire, violente et absolue de la société que se dégage de ses œuvres peut difficilement laisser insensible. 
Pourtant, les adaptations au cinéma de ses comic books ont longtemps donné lieu à des films formatés, consensuels et franchement oubliables. 
 
Il aura fallu attendre que Robert Rodriguez se décide à lui servir de parrain en lui demandant de co-signer la réalisation de la transposition à l’écran de ses graphic Novel « Sin City » pour que Miller tire enfin quelque chose de bon du septième art. 
C’est ensuite seulement que l’adaptation de 300 par Zach Snyder est venue confirmer l’association entre Miller et succès au cinéma.
 


  Avec The Spirit Frank Miller passe à la vitesse supérieure et assume, cette fois en son seul nom, l’écriture et la réalisation d’un film centré sur un personnage crée par Will Eisner
 
Dès les premières minutes on pense à Sin City, le style très graphique qui en avait fait le succès s’y retrouve presque à l’identique.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Car si l’effet est intéressant, on met un peu de temps à se débarrasser d’un sentiment de déjà-vu. 
 
Mais la principale qualité de Frank Miller c’est son écriture. Et s’il est une chose qui apparait très vite c’est quelle a été particulièrement soignée. 
 

The Spirit, c’est l’histoire de Danny Colt, un ancien flic abattu par balles et pourtant revenu. Pour une raison qu’il ne sait identifier Colt est désormais invincible, ses blessures cicatrisent bien vite, sa douleur ne reste jamais longtemps. 
Il décidee donc de combattre le crime sous les traits du Spirit et d’aider ses amis policier à défendre Central City cette ville qu’il aime tant.
Il aura fort à faire face au méchant Octopus (Samuel L j’ackson) et trouvera sur sa route Sand Saref, son ancien amour (Eva mendes). 




 La grande force de Frank Miller a toujours été d’insuffler son style propre à des personnages pourtant crées par d’autres (de Daredevil à Batman entre autres)
Or de ce point de vue, il a réussi son contrat en prenant le paris de donner un charme désuet à l’ensemble des ses personnages. 
Ce parti pris n’est d’ailleurs pas sans l’hilarant « Capitaine Sky et le monde de demain » sorti en 2005.  
Le Spirit incarné par Gabriel Macht est à la fois attachant et terriblement Kitsh. Il fait tomber les femmes aussi vite que Flash Gordon et présente le charme monolithique des premiers super héros. 
En face, les méchants campés par S. L. Jackson et Scarlett Johansson sont résolument burlesques. 
 
Ils ont d’ailleurs des accents délicieux qui rappellent par instants les Kitshissimes Batman de la période Adam West
 

Beaucoup plus drôle et optimiste que ce dernier The spirit n’est assurément pas un ersatz de celui-ci.
Il  n’est cependant pas exempt des défauts typiques d’une première réalisation.


 Le film souffre d’une mise en scène bien trop maniérée et, peut etre plus grave, d’une direction d’acteurs approximative. 
Là où Gabriel Macht et Samuel L Jackson s’en tirent plutôt bien dans des rôles exubérants Eva Mendès qui campe une femme fatale époustouflante ne semble pas toujours très convaincue par ses répliques.
Il en va de même d’une Scarlett Johansson atone et en vérité très en dessous de ce à quoi elle nous a habitués.

Sans être un chef d’œuvre, The Spirit est un film extrêmement divertissant. Un moment de plaisir, drôle, écrit et esthétiquement très très beau.
 
La bande annonce achèvera probablement de vous convaincre.
 

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