Il y a quelque chose de profondément attachant chez ce chauffeur de bus.
Lorsqu’on prend les transports en commun on finit par connaitre de vue la plupart des conducteurs. Certains sont plus ou moins sympathiques, d’autres disparaissent aussitôt de votre mémoire. Mais Hubert est vraiment différent des autres.
Certes, ils ont tous quelques chose de remarquable. Il y en a un qui déteste les usagers et ne vous parle jamais si ce n’est pour marquer son agacement. Un autre ressemble trait pour trait à George Takei, le Monsieur Sulu de Star Trek. Ça lui donne un air sympathique, qui n’a jamais été démenti par ses actes.
Mais, sans discussion possible, c’est Hubert le plus attachant.
La première chose qu’on remarque chez lui, c’est son sourire. Et rien que ça c’est étonnant. Parce qu’Hubert est vraiment gros. Il doit faire pas loin de 150 kilos. Ce n’est pas rien lorsqu’on doit passer sa journée derrière un volant qui n’est pas fait pour cela. Hubert porte son ventre comme d’autres portent un sac de courses, péniblement et parce qu’il le faut. Et dès qu’il en a l’occasion, il glisse un mot gentil aux passagers avec ce sourire qui est tout à lui.
Le danger cependant lorsqu’on a un pareil estomac, c’est qu’il peut finir par vous définir tout entier aux yeux des autres.
Parfois, Hubert se risque à parler aux passagers de sa passion de la cuisine. Lorsqu’il n’est pas à l’avant d’un bus, Hubert est chez lui derrière les fourneaux. Et son regard dérive lorsqu’il explique sa pâte à pizza de la veille ou l’odeur du gigot.