littérature

Buona Malavita

Pour tout un tas de raisons j’étais passé à coté de « Malavita » le livre de Tonino Benacquista sorti en 2004.
Si comme moi vous avez loupé cet épisode et que la promotion de sa suite « Malavita encore »   qui est sorti il y a de cela quelques jours vous emplit d’une frustration profonde voici une autre raison de lire ce billet.

Avant d’aborder le livre lui même, un tout petit mot de l’auteur dont j’aime beaucoup le travail.  Si son nom ne vous dit rien lceux de la bande dessinée « l’outremangeur » (par ailleurs adaptée au cinéma avec Eric Cantona dans le rôle titre) de « Sur mes lèvres » et  » De battre mon cœur s’est arrêté » (les deux scénarios qu’il a signés pour le cinéaste Jacques Audiard) ont de quoi vous mettre sacrément en confiance.  

En ce qui concerne le livre lui meme, le plus simple c’est de vous résumer le début en quelques phrases. 
La trame :
La famille Blake vient juste d’emménager à Cholong sur Avre ; petite ville Normande d’environ 7.000 habitants. Ce couple d’américains et ses deux enfants font tout pour ne pas attirer l’attention, ce qui est particulièrement conseillé lorsqu’on se trouve comme eux sous la protection du « Whitsec », le programme de protection des témoins du FBI. Seul indice apparent de ce passé auxquels ils essaient d’échapper : les Blake ont un chien dénommé Malavita, soit l’un des nombreux noms de la mafia.
Or le problème avec les anciens mafieux, c’est que leurs habitudes ont la vie dure. 


Malavita est des ces livres qui se lisent en quelques heures sans jamais vous tomber des mains. La narration de Tonino Benacquista est rythmée, enjouée et extrêmement originale. Benacquista semble s’être particulièrement amusé à écrire Malavita. c’est du moins qui l’impression qui transparait. On rit souvent, beaucoup et on est surpris à chaque chapitre par une trame qui n’hésite pas à s’égarer dans des recoins insoupçonnés le temps de quelques pages, n’hésitant pas d’ailleurs à délaisser ses personnages principaux jusqu’à tailler le portait à des second roles fugaces et particulièrement travaillés.

Puisque ce billet est déjà bien long et que vous avez  en toute hypothèse bien compris mon sentiment sur le livre, je vous quitte avant de filer lire la suite.

info, littérature

Un inédit de Pablo Neruda

Après Rimbaud, c’est Pablo Neruda qui nous gratifie d’un inédit.

C’est en tous cas ce que nous apprend le Monde aujourd’hui dans un article libellé de la sorte :

« Un recueil de brefs poèmes inédits du prix Nobel de littérature chilien Pablo Neruda a été découvert récemment au Chili par un collectionneur, a rapporté dimanche le quotidien chilien El Mercurio.Intitulé « Album de Isla Negra », ce recueil date de 1969 et est dédié à Alicia Urrutia, une nièce de l’épouse du poète Matilde Urrutia, qui vivait et aidait à l’époque dans la maison du couple dans la station balnéaire d’Isla Negra, sur la côte centrale du Chili.< Les poèmes
sont écrits avec l’encre verte typique que Neruda utilisait pour ses textes, ce
qui exclut toute possibilité de falsification, a affirmé au Mercurio l’avocat
Nurieldin Hermosilla qui possède déjà une vaste collection des oeuvres du poète
chilien et dit avoir acquis le recueil inédit à travers un libraire ».

Alors moi vous savez ce que j’en pense ; je trouve ça absolument magique que des textes puissent sortir de l’oubli en un claquement de doigts. 

Mais en même temps, au vu des réactions trollesques qu’avaient suscités à l’époque mes articles sur l’inédit de Rimbaud dans les commentaires ici et là) j’avoue que j’hésite un peu…. 

 (Neruda à la bibiothèque du congrès en 1966)

Et puis en fait non je n’hésite pas.  Car ces réactions de sceptiques, souvent justifiées, qui contestent l’authenticité de ces œuvres qui semblent surgir du néant participent de cette magie . 

Parce que ces prétentions d’illuminés qui se prétendent tour à tour auteur, faussaire ou génie participent aussi de cette magie. 

Même s’ils sont parfois très agacants
littérature

Un lieu incertain… mais passionnant !

Depuis quelques années déjà Fred Vargas nous fait suivre les traces hésitantes du commissaire Jean Baptiste Adamsberg. La dernière en date de ses enquêtes est parue le 28 juin dernier aux éditions Viviane Hamy, je l’ai finie tôt cette nuit ; avec un vif plaisir.

Adamsberg et son équipe se frottent cette fois à des pieds sans corps un « écraseur », quelques vampires, et pas mal de cadavres dans une enquête prenante et particulièrement bien pensée au sujet de laquelle je me garde cependant de vous révéler beaucoup plus par peur déflorer quoi que ce soit….

Sur le fond, ce qui distingue ce roman, c’est ce sens aigu de la métaphore cette douce poésie que Fred Vargas met toujours au cœur de ses histoires.

Cette dernière d’ailleurs visiblement pris un plaisir malin à passer quelques temps encore avec son personnage préféré, ce commissaire dont elle creuse page après page les facettes comme l’eau s’infiltre dans un bloc de calcaire. Après avoir longuement exploré ses histoires sentimentales sinueuses, elle choisit cette fois de pousser celui-ci dans une autre direction de Londres à la Serbie, bien loin et cependant si près de ses racines Béarnaises.
Bien plus qu’un assassin en effet, c’est un peu de lui-meme qu’Adamsberg découvre dans ce « lieu incertain ».

Humain, poétique et passionnant : « Un lieu incertain » est de ces livres qui se lisent avec un entrain rare. Il pourrait donc bien devenir pour quelques temps le compagnon idéal de vos longues nuit d’été…


PS
: Si vous aimez Vargas passez donc faire un tour chez Rue 89, vous y trouverez un entretien plutôt pas mal fichu, par
ici.