Ciné, la classe

Slumdog Millionnaire [critique du film]

J’ai enfin pris le temps de voir Slumdog Millionnaire.
Et, autant vous le dire tout de suite je n’ai pas été déçu.
Un film de Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting et Sunshine ça ne laisse jamais indifférent.
Mais cette fois c’est très particulier.
Le film fait énormément parler de lui, se fait saluer par la critique, applaudir dans les blogs et acclamer aux remises de prix.

Tout au plus entend on s’élever la voix discordante de certaines associations indiennes qui n’apprécient pas l’image très brutale de leur pays qui est véhiculée par le film. 
 

Slumdog Millionnaire c’est donc l’histoire de Jamal Malik, 18 ans, orphelin  né dans le bidonville le Mumbai, sur le point de remporter la somme de 20 millions de roupies à l’émission Qui veut gagner des millions ? La chose est si extraordinaire que les organisateurs du hjeu comme les autorités ne tardent pas à le soupçonner de tricherie. A l’occasion d’un interrogatoire « musclé », Jamal Malik raconte sa vie, son frère, Malika celle qu’il aime éperdument  et aussi cette vérité toute simple : s’il a si bien réussi lors de l’émission c’est qu’il connaissait les réponses.  
 


Face aux tonnerre de louanges que reçoit ce film j’aimerais être capable d’originalité.
Mais à la vérité je peine à trouver un bien grand défaut à ce film.
De l’écriture au montage, de la direction d’acteur à la bande son je peine à reprocher quoi ce soit à Slumdog Millionnaire.
Il s’agit tout simplement de l’un des plus beaux films qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années.


Et pourtant j’en vois quelques uns. 
Ciné

Largo Winch [critique]



 Si vous me lisez régulièrement vous savez peut être que j’aime bien Largo Winch.
J’ai lu les BD ado, toutes. Et puis quelques uns des romans aussi. 
J’ai attendu un peu pourtant avant d’aller voir le film, un peu inquiet en fait.
Puis la curiosité et les retours positifs ont fait leur petit effet de sorte que je me suis finalement déplacé. 
 
 Je vous fais volontiers l’économie d’une présentation du personnage.
L’histoire de Largo Winch, aventurier, fils adoptif d’un milliardaire et destiné à lui succéder, est suffisamment connue pour que je puisse me permettre ce luxe. 
Tant mieux d’ailleurs, cela va me permettre de détailler un peu au sujet du film à proprement parler. 
Jérome Salle réalise le film et co-signe le scénario, cela donne une idée de son implication sur le projet. 
L’ambition est d’ailleurs la principale qualité du film. 
Réalisation léchée, plans volontairement très travaillés. Le tout est assez exceptionnel s’agissant d’un film français.
Quand au scénario, s’il se base principalement sur les deux premiers tomes, il s’agit d’une réécriture complète, une redistribution des cartes au sein de laquelle les personnages et les situations sont essentiellement nouveaux. 
L’ensemble se révèle efficace en dépit de quelques scènes si invraisemblables qu’elles frisent le ridicule (je pense à l’évasion de la prison). 
Quant au casting, le moins que l’on puisse dire c’est que là encore l’ambition se révèle payante. A défaut d’avoir la tete de Largo Winch, Tomer Sisley démontre qu’il en a les épaules. 
Kristin Scott Thomas est égale à elle même, ce qui est un compliment en soi.
Quant à Mélanie Thierry, elle réussit à donner une vraie attraction à un role qui aurait aisément pu la changer en potiche.
 


 Largo Winch n’est pas un film parfait. Il procède trop souvent par raccourcis, et souffre d’un scénario probablement trop riche pour etre correctement exploité. 
Mais l’ensemble est si réjouissant que je ne vais pas bouder mon plaisir.
Ciné

The Spirit : critique du film [Sexe, Kitsh et Video]

Frank Miller est un auteur aussi adulé que controversé. 
La vision noire, violente et absolue de la société que se dégage de ses œuvres peut difficilement laisser insensible. 
Pourtant, les adaptations au cinéma de ses comic books ont longtemps donné lieu à des films formatés, consensuels et franchement oubliables. 
 
Il aura fallu attendre que Robert Rodriguez se décide à lui servir de parrain en lui demandant de co-signer la réalisation de la transposition à l’écran de ses graphic Novel « Sin City » pour que Miller tire enfin quelque chose de bon du septième art. 
C’est ensuite seulement que l’adaptation de 300 par Zach Snyder est venue confirmer l’association entre Miller et succès au cinéma.
 


  Avec The Spirit Frank Miller passe à la vitesse supérieure et assume, cette fois en son seul nom, l’écriture et la réalisation d’un film centré sur un personnage crée par Will Eisner
 
Dès les premières minutes on pense à Sin City, le style très graphique qui en avait fait le succès s’y retrouve presque à l’identique.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Car si l’effet est intéressant, on met un peu de temps à se débarrasser d’un sentiment de déjà-vu. 
 
Mais la principale qualité de Frank Miller c’est son écriture. Et s’il est une chose qui apparait très vite c’est quelle a été particulièrement soignée. 
 

The Spirit, c’est l’histoire de Danny Colt, un ancien flic abattu par balles et pourtant revenu. Pour une raison qu’il ne sait identifier Colt est désormais invincible, ses blessures cicatrisent bien vite, sa douleur ne reste jamais longtemps. 
Il décidee donc de combattre le crime sous les traits du Spirit et d’aider ses amis policier à défendre Central City cette ville qu’il aime tant.
Il aura fort à faire face au méchant Octopus (Samuel L j’ackson) et trouvera sur sa route Sand Saref, son ancien amour (Eva mendes). 




 La grande force de Frank Miller a toujours été d’insuffler son style propre à des personnages pourtant crées par d’autres (de Daredevil à Batman entre autres)
Or de ce point de vue, il a réussi son contrat en prenant le paris de donner un charme désuet à l’ensemble des ses personnages. 
Ce parti pris n’est d’ailleurs pas sans l’hilarant « Capitaine Sky et le monde de demain » sorti en 2005.  
Le Spirit incarné par Gabriel Macht est à la fois attachant et terriblement Kitsh. Il fait tomber les femmes aussi vite que Flash Gordon et présente le charme monolithique des premiers super héros. 
En face, les méchants campés par S. L. Jackson et Scarlett Johansson sont résolument burlesques. 
 
Ils ont d’ailleurs des accents délicieux qui rappellent par instants les Kitshissimes Batman de la période Adam West
 

Beaucoup plus drôle et optimiste que ce dernier The spirit n’est assurément pas un ersatz de celui-ci.
Il  n’est cependant pas exempt des défauts typiques d’une première réalisation.


 Le film souffre d’une mise en scène bien trop maniérée et, peut etre plus grave, d’une direction d’acteurs approximative. 
Là où Gabriel Macht et Samuel L Jackson s’en tirent plutôt bien dans des rôles exubérants Eva Mendès qui campe une femme fatale époustouflante ne semble pas toujours très convaincue par ses répliques.
Il en va de même d’une Scarlett Johansson atone et en vérité très en dessous de ce à quoi elle nous a habitués.

Sans être un chef d’œuvre, The Spirit est un film extrêmement divertissant. Un moment de plaisir, drôle, écrit et esthétiquement très très beau.
 
La bande annonce achèvera probablement de vous convaincre.