Ciné

Mensonges d’Etat [Plus vrai que vrai]



Ridley Scott n’a plus rien à prouver depuis longtemps en matière de cinéma.
Pourtant sa filmographie est en dent de scie depuis une petite dizaine d’année.
Des films comme « Hannibal », « Kingdom of Heaven » ou « Une grande année » lui ont seulement valu une mention passable bien loin du consensus élogieux qui avait présidé à la sortie de films tels que « Gladiator », »Alien » ou « Blade Runner ».

Son dernier film « Mensonges d’Etat  » adapté du roman « body of lies » des David Ignatius igne incontestablement son retour dans la cour des grands.

La trame :
Mensonges d’Etat oscille entre le personnage de Roger Ferris (Di Caprio) un agent de la CIA chargé de traquer un terroriste basé en Jordanie sous la direction du très retors Ed Hoffman (Russel Crowe).
Pour ce faire, il doit s’assurer l’aide d’Hanni Salaam le mystérieux patron des services de renseignement jordaniens.

Loin de se contenter de filmer un classique film d’espionnage Ridley Scott a choisi de réaliser un long métrage complèxe qui se balance en permanence entre un film à grand spectacle et une démarche quasi documentaire qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le « Syriana » de Steven Gaghan.
A ce sujet l’arrivée dans le camp de réfugiés palestiniens est un modèle du genre.

Fruit de ce travail particulier Mensonges d’Etat est ainsi suffisamment trépidant pour attirer le grand public mais également assez riche pour lui apporter quelque chose.

Mensonges d’Etat c’est aussi un casting de grande classe.
Di caprio tout d’abord prouve une fois encore qu’il est aussi intelligent dans son jeu que dans le choix de ses rôles.
Russel Crowe ensuite campe un salopard fini avec un zèle particulièrement réjouissant.
Face à eux le très distingué Mark Strong réussit le tour de force de démontrer que son jeu est réellement à la hauteur de ces deux là.

En fait de réalisme, comment parler de Mensonges d’Etat sans évoquer l’histoire qui se situe en dehors du film ? Celle de Golshifteh Farahani, cette rayonnante actrice Irannienne de 25 ans, qui s’est vue signifier par son gouvernement une interdiction de quitter le territoire suite à sa participation au film.



Avant de vous laisser en compagnie de la bande annonce il ne me reste plus qu’à vous dire d’y aller d’urgence.
Un film qui vous fait à la fois plaisir et du bien ca ne se rate sous aucun pretexte.


Ciné, coup de gueule

2012 ou la promo poubelle

Des mystères de Cloverfield aux sites internet imaginatifs conçus pour la promotion de The Dark Knight les producteurs Hollywoodiens nous ont parfois mis en haleine de facon originale cette année. 
Distiller des informations sur un film via internet n’est certes plus une technique de promotion récente mais elle a fait ses preuves, à conditions bien sûr que cela soit fait avec talent. 
Pour préparer la sortie du prochain film de Roland Emmerich les publicitaires ont cette fois tenté d’utiliser internet d’une manière originale et ce par le biais de la diffusion de cette bande-annonce :
 


 Croyez bien que je suis désolé de rappeler à votre souvenir  Roland Emmerich,  ce réalisateur qui nous a déja annoncé la fin du monde plus souvent qu’à son tour (Independance Day, le jour d’Après)  et semble une fois encore décidé à nous imposer le meme film.
 
D’autant qu’à mon sens, la principale qualité de Roland Emmerich en tant que réalisateur est d’illustrer à intervalles régulier ce qu’un film ne devrait  surtout jamais être, c’est à dire, creux sans âme, sans aucune écriture des personnages et bêtement spectaculaire.
 
Si vous me trouvez dur, prenez donc le temps de jeter un oeil à sa filmo pour constater qu’elle ne contient pas grand chose à sauver.
 
Mais ce n’est pas mon propos du jour.
Moi ce qui m’attriste à l’instant c’est la dernière image de la bande annone de 2012, celle-ci plus précisément: 


 La voila la nouveauté en termes de promo. Point d’adresse de site internet dédié, c’est vers Google qu’on nous demande de nous tourner pour obtenir plus d’informations sur « 2012 ». 
Pas complètement écœuré par la bande annonce insipide j’ai donc été chercher 2012 dans Google et sans grande surprise je suis tombé sur ca :
 
2012, quatre chiffres, c’est tout ce qu’il m’aura fallu taper pour mettre les yeux dans la poubelle du web.
 
Car derrière ces chiffres se cachent des mythes conspirationnistes aussi variés que farfelus qui pour n’avoir que peu de rapports entres eux quant au fond s’accordent toutefois pour considérer que 2012 serait une année de transition, voire l’année de l’apocalypse.
 
Plutôt que de dépenser de l’argent pour construire une promotion complexe l’équipe de 2012 a choisi sans complexe d’adresser son public vers les portails de promotions des sectes et des illuminés.


C »est d’ailleurs à ce demander si la manœuvre vise à faire la promotion du film ou si le film ne sert qu’à mettre en lumière quelques mouvements sectaires.
J’avoue que j’ai du mal a retenir ma gène devant pareille méthode, d’autant inévitablement ces sites feront une part de convertis.
 
Je n’avais pas besoin de raison particulière pour éviter d’aller voir ce film.
A présent et avant même sa sortie j’en ai trouvé une excellente pour en dire beaucoup de mal. 
Ciné

Hellboy II [Guillermo del Toro mon heros !]

[deux critiques de films d’affilée – maintenant vous savez à quoi j’ai passé ce week-end particulièrement pluvieux]

Avec le premier Hellboy, Guillermo del Toro avait prouvé une fois de plus  qu’il est un véritable magicien.
Parce qu’Hellboy a tout du projet casse-gueule, un héros peu connu dans nos contrées, un univers très particulier et un très sale caractère. 
Bien que plutôt réussi le film avait d’ailleurs rencontré un succès mitigé lors de sa sortie. 
C’est vous dire que été aussi surpris qu’enchanté lorsque j’ai appris la mise en chantier d’Hellboy II. 

Entretemps, Guillermo del Toro est passé du statut de réalisateur de films de genre  pour ados boutonneux (Blade II) à celui d’artiste respecté grâce au merveilleux Labyrinthe de Pan, en son temps  chosi dans la sélection officielle du festival de Cannes.

Il s’agissait pour celui-ci de concilier ces deux aspects dans un film grand public qui sache conserver la même poésie. Et force est de la constater Helloy II était le matériau idéal pour le faire.

L’action fait certes suite au premier film qu’il n’est cependant pas nécéssaire d’avoir vu et s’ouvre sur une séquence onirique qui à elle seule est une démonstration du talent de Guillermo del Toro.
On y apprend que un lointain passé les elfes et le humains se seraient affrontés dans une guerre atroce. 
Afin de prendre l’ascendant le roi des Elfes aurait crée une armée invincible ; les « Légions d’Or ». Mais devant leur puissance il aurait prit peur et préféré conclure une trêve avec les humains. 
C’était sans compter sur le caractère opiniâtre du ténébreux prince Nuala.
C’est face à ce dernier qu’Hellboy et ses amis du BPRD  doivent cette fois-ci ce mesurer afin d’empêcher le réveil des légions.

Alors qu’Hellboy était un petit film sympathique sa suite met cette fois la barre beaucoup plus haut. Un scénario bourré de petites trouvailles, un bestiaire inventif et varié, une débauche de poèsie, voila ce qui vous est offert avec votre place de cinéma. 
Le tout est servi par le talent de Ron Pearlman et la frimousse de la trop rare Selma Blair au mieux de leur forme. 
Les grincheux souhaiteront probablement m’objecter qu’il s’agit d’un blockbuster de plus, un film pop corn américain comme on en voit beaucoup.
Je leur répond « allez-y » vous aurez bien du mal à maintenir vos critiques lorsque vous l’aurez vu ! 
A voir d’urgence, avec une âme d’enfant.