brèves, trucs droles

Le régne de l’erreur

 [photo : Même article]

Georges W. Bush faisait hier ses adieux télévisés aux américains. 
Pour célébrer l’occasion le très partial « Mother Jones » signe un article qui serait presque hilarant s’il n’était le strict reflet de la vérité. 
Il s’agit d’une chronologie intitulée « le règne de l’erreur » et dont l’ambition est de retracer les bourdes et autres scandales qui ont rythmé les huit années de Bush à la présidence.


Si vous lisez l’anglais je ne saurais trop vous conseiller d’y aller faire un tour.
A défaut voici un bref florilège :

Mars 2002 : Bush dit qu’il n’est « pas très intéressé » pour trouver Ben Laden
Février 2003 : Rumsfeld à l’occasion des pillages à Bagdad « ça arrive »
Juillet 2003 : Bush à l’intention des insurgés Iraquiens « amenez-les moi ! »
Mars 2004 : A l’occasion du diner de gala des correspondants  de l’association des correspondants de la radio et la télévision Bush se moque de l’incapacité de son administration à trouver les armes de destruction massive inexistantes de Saddam Hussein: «Ces armes de destruction massive doivent bien être quelque part. »

Avril 2004 : Fuite des photos d’Abou Ghraib Bush déclare qu’il va « s’assurer que cela ne se reproduira pas. »

Mai 2004 : On apprend que la maison Blanche a fabriqué de reportages d’actualité afin de promouvoir son projet de loi « Medicare ».

Juin 2004 : Cheney essaie encore de trouver un lien entre Saddam et Al Qaida
Mars 2008 :  Bush dit aux GI d’Afghanistan qu’il les envie un peu …
Mention spéciale pour cette dernière citation :
« Je dois dire que je suis un peu envieux », a dit Bush. « Si j’étais un peu plus jeune et que je ne travaillais pas ici, je pense que ce serait une expérience fantastique d’être sur les lignes de front à aider cette jeune démocratie à réussir. » [source]
C’est édifiant non ?
brèves

Brèves en vrac du 13.01.2008

Aujourd’hui  j’ai failli vous parler longuement de Brice Hortefeux dont le Monde dresse aujourd’hui le bilan… 
Le ministre se félicite d’avoir procédé à 29 796 « éloignements » de personnes en situation irrégulière en 2008.
Le quotidien nous précise que :
Cette « progression spectaculaire » s’explique toutefois, pour l’essentiel, par le développement, depuis l’été 2007, de l’aide au retour dit humanitaire qui s’applique aux ressortissants communautaires et en l’occurrence quasi exclusivement aux Roumains et Bulgares.
Devenus ressortissants de l’Union européenne, Roumains et Bulgares, et en particulier les Roms, continuent néanmoins d’être reconduits dans leur pays, moyennant une aide financière bien plus modeste que l’aide au retour traditionnelle (300 euros par adulte contre 2 000 euros). Cela ne les empêche pas, observent tous les experts, de revenir en France quelque temps plus tard. [même source]
Si j’étais de mauvaise humeur je me fendrais d’une longue explication de texte sur le cynisme de notre conception à géométrie variable de l’Europe qui persiste à considérer que certains citoyens de l’Union peuvent légitimement avoir moins de droits que d’autres… 
Au lieu de cela je vais vous mettre quelques liens juste pour que vous puissiez mieux cerner la notion « d’aide au retour humanitaire » dès lors qu’elle est appliquée aux Roms, l’autre diaspora persécutée. 
Je vous mets donc en lien : 
Les Roms, qui forment une minorité véritablement paneuropéenne, sont présents dans presque tous les Etats membres du Conseil de l’Europe et comptent environ dix millions de personnes. L’histoire des Roms fait partie intégrante de l’histoire européenne, et leur culture de la culture européenne. Mais la perception générale est souvent très différente : même dans les pays où les Roms vivent depuis des siècles, ils sont souvent considérés par la majorité de la population comme des « autres », comme des étrangers dans leur pays natal.
Tout au long de l’histoire, ces représentations se sont traduites par des manifestations de discrimination et d’exclusion dans toute l’Europe. [la suite ici]
Aide au retour humanitaire je vous disais…

Dans le même temps, Francois Fillon le veut moins long et moins dur… 
Ne partez pas, c’est du permis de conduire qu’il s’agit : 

François Fillon a présenté, mardi 13 janvier, une réforme du permis de conduire visant à le rendre « moins long, moins cher et surtout plus sûr ». Cette réforme, plusieurs fois reportée, a été réclamée par Nicolas Sarkozy qui avait estimé en juillet 2008 que le permis de conduire était « trop compliqué, trop long et trop cher ». [source]

Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne je suis perplèxe. 
Allons au delà de l’évidente contradiction entre cette proposition un exécutif qui a fait de la tolérance zéro en matière de sécurité l’un de de ses leitmotiv. 
Pour un grand nombre de Français le permis de conduire est une condition nécéssaire à l’emploi de sorte que cette mesure parait au moins salutaire en ce qui les concerne. 
Mais dans cette logique plutôt que de « simplifier » le permis de conduire il vaudrait probablement mieux s’interroger sur cette politique répressive qui a généralisé les sanctions portant sur le permis de conduire dans notre droit pénal. 

Car disons-le honnêtement ce qui justifie l’urgence de cette réforme c’est le nombre grandissant de personnes privés de leur permis de conduire en même temps que de leur emploi. 

Il s’agit avant tout de simplifier le permis pour relancer la machine économique.




Alors qu’il parlait du permis de conduire, Francois Fillon a aussi annoncé comme prévu l’entrée de la loi du talion dans notre code pénal : 
«Comme l’a demandé le président de la République, les personnes ayant incendié des véhicules seront condamnées à une peine leur interdisant de conduire ou de passer le permis de conduire s’ils n’en sont pas déjà titulaires» [source]
Voilà c’est dit, tu as brulé ma voiture tu n’auras plus le droit de conduire la tienne.
Il ne nous reste plus qu’à espérer que le prochain fait divers grave à faire la une des médias ne soit pas ne soit pas un viol… 
Billets, brèves

Privé de permis de conduire !

Elle quelque chose d’édifiant cette brève trouvée sur France Info :
C’est la dernière idée du président Nicolas Sarkozy : empêcher les incendiaires de voitures de passer le permis de conduire « aussi longtemps que la victime des faits ou le fonds de garantie n’a pas été indemnisé en totalité ». Une annonce qui suscite des interrogations… [source]
Depuis quelques années, les délits susceptibles de se voir sanctionner par une annulation du permis de conduire ne cessent de se multiplier.
Mieux ils tendent de plus en plus à concerner des délits qui n’ont qu’un lointain rapport avec la conduite. 
 
Dans sa rédaction actuelle le code pénal permet notamment au juge de substituer la suspension ou l’annulation du permis de conduire à une peine d’emprisonnement. (comme condamnation ou comme modalité d’exécution de la peine)
 
De même, ces mesures concernent désormais de nombreux délits  tels que les blessures involontaires ou le blanchiment d’argent
 
Pour un grand nombre de prévenus le permis de conduire est devenu  un véritable enjeu du procès. 
Car se voir priver de son permis de conduire signifie bien souvent perdre son emploi par contrecoup.
L’idée d’assortir la condamnation pénale de mesures coercitives destinées à faire en sorte que les victimes soient plus rapidement indemnisées n’est pas nouvelle mais elle est louable.
 
Précisons toutefois que depuis cette année les victimes dont le véhicule a été incendié peuvent se voir partiellement indemniser  au titre de la solidarité nationale dans le cadre d’une procédure exercée devant la commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI).
Dans ces conditions ce ne sont pas directement les victimes qui seront les premiers bénéficiaires de cette mesure, mais le Fonds de Garantie (ce que reconnait implicitement N. Sarkozy dans sa déclaration). 


Mais ce n’est pas ce qui me choque dans cette affaire.
Il n’est pas illégitime que e fonds de garantie, qui permet aux victimes d’être indemnisées à bref délai se voit accorder la faveur législative.


Pourtant, empêcher un jeune qui aurait commis un délit de passer son permis aussi longtemps qu’il n’a pas intégralement réparé le dommage qu’il a causé revient clairement à taper où ça fait mal, mais pas forcément avec discernement.

A vrai dire, je rejoins assez l’opinion que développe Sébastian Roche sur son blog.
A quoi bon compliquer encore l’insertion professionnelle d’un jeune qui a commis un délit en le privant de véhicule ? 
Ce n’est pas bon pour lui, cela n’apporte rien à la société. Et cela n’est à bien y regarder même pas favorable à la victime puisque son indemnisation implique le plus souvent que l’auteur de l’infraction ait une activité professionnelle. 
A ce rythme pourquoi ne pas en plus proposer qu’un jeune délinquant ne puisse pas passer son bac tant que sa victime ne sera pas indemnisée ? 
 
Cela ne serait pas bien plus contre-productif…
 
Puisque je n’aime pas critiquer sans avoir mieux à proposer, j’ai une idée toute bête qui arrangerait probablement bien plus à l’avantage des victimes ? 
Et si la solidarité nationale (Fonds de garantie ou autre) faisait dans certains cas l’avance des frais d’huissier que les victimes doivent trop souvent exposer pour recouvrer ce qui leur est dû ? 
 
Voilà qui ne serait pas inéquitable…