brèves

Chuuuuut petit baladeur ! chut !

Lu ce midi sur le Figaro : 

En 2006, John Kiel Patterson, un entrepreneur de Louisiane (États-Unis) a porté plainte devant le tribunal de San José en Californie contre le géant Apple, fabricant des baladeurs iPod. M. Patterson, qui veut lancer une class action avec plusieurs autres plaignants, plaide que son iPod peut être «gonflé» jusqu’à 115 décibels (dB), et même jusqu’à 125 dB pour certains genres musicaux. Or ces niveaux sonores extrêmes risquent d’entraîner des troubles de l’audition permanents, voire définitifs chez l’utilisateur au long cours. [source]

S’il n’était là qu’un autre exemple des tendances caricaturales de la justice américaine je ne me serai probablement pas fendu de ces quelques lignes. 
 
Car à priori ma position sur le sujet est relativement claire et d’ailleurs fidèle à un adage bien connu des juristes  : Nemo auditur propriam turpitudinem allegans (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude)
Oui, j’ai tendance à considérer que celui qui dans un mélange d’habitude et de bêtise s’inflige à lui même la surdité ne mérite pas que l’opinion, ou pire la justice s’attendrisse sur son sort. 
 


Mais j’ai appris depuis longtemps à me méfier de mes à-priori, alors j’ai lu la suite de l’article.
 Depuis la plainte californienne, la firme Apple a mis à la disposition des utilisateurs un logiciel gratuit qui permet de limiter le niveau sonore de son baladeur. Mais les barrettes qui apparaissent sur l’écran ne correspondent pas à un niveau de décibels précis, et il n’existe pas non plus de compteur journalier, ou hebdomadaire, du temps d’écoute à un niveau sonore donné. Or, le procès que veut élargir M. Patterson contre Apple se base justement sur ce point. En effet, si dans le manuel de l’utilisateur de l’iPod il est bien mentionné qu’un niveau de volume sonore trop élevé peut être dangereux pour la santé auditive, aucun chiffre n’est précisé ! Les baladeurs ne sont pas non plus équipés d’un compteur qui garderait en mémoire le nombre de décibels reçus, et le nombre d’heures d’utilisation par jour ou par semaine. [même article]
Et j’ai changé d’avis.
Car à mieux y réfléchir je n’aimerai pas monter dans un  voiture sans compteur de vitesse. Car n’en déplaise à certains la fonction première d’un compteur de vitesse n’est pas de rappeler une limite légale mais bien de permettre au conducteur d’évaluer un danger potentiel.

Dès lors qu’il ne s’agit que d’informer et non-pas d’interdire, pourquoi pas un indicateur de volume « en décibels » sur chaque baladeur juste pour savoir précisément quand le volume devient déraisonnable ? 
Oui mais encore faudra t’il apprendre aux gens à s’en servir…
brèves

Plus de cornet pour les modèles nus

J’ai failli appeler cette brève  lue à l’instant sur le Figaro « Les modèles nus goutent à la rigidité du droit administratif » puis je me suis ravisé :
Elles se dévêtissent pour protester. Les modèles qui posent nus pour les élèves des Beaux-Arts manifestent aujourd’hui devant la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris. Motif : la Mairie, qui les emploie comme vacataires, leur interdit «le cornet», cette feuille pliée avec laquelle elles collectent un pourboire à la fin des cours de dessin. Cette pratique, illégale dans tout bâtiment public relevant de la fonction territoriale, est pourtant une tradition. «On nous ampute d’un quart de nos revenus déjà bien maigres puisque nous n’avons pas le statut d’agent municipal», déplore l’une d’elles. [via le figaro]

La crise vient se loger décidément dans les endroits les plus inattendus.
Sacré dilemme en tous cas pour la Mairie de Paris : laisser perdurer une activité contraire à la loi ou faire respecter le droit en privant ces femmes d’une partie de leur revenus ? 

Je serais tenté de dire que la meilleure solution est probablement la plus humaine. Mais cette décision n’est pas la mienne.  

Toujours est-il que si j’habitais Paris je me laisserai probablement tenter par une ballade du coté des beaux arts aujourd’hui. 
D’autant qu’elles risquent avoir froid…


brèves

Dis c’est quoi le bonheur ?

Pour les anglophones, le British Medical Journal publie aujourd’hui le résultat d’une étude 
intitulée « Dynamic spread of happiness in a large social network: longitudinal analysis over 20 years in the Framingham Heart Study ».

Le but de cette étude était d’évaluer dans quelle mesure le bonheur peut se répandre d’une personne à une autre et si des niches de bonheur peuvent se former au sein de groupes sociaux. 


Puisque cette étude est un peu longue et assez compliquée mais surtout car vous n’êtes pas tous anglophones Le Monde publiait ce matin un article synthétique sur le sujet. Or selon l’article : 
Leur réponse est que « les variations dans le niveau de bonheur d’un individu peuvent se propager par vagues à travers des groupes sociaux et générer une large structure au sein même d’un réseau, créant ainsi des groupes de gens heureux ou malheureux », la proximité géographique important aussi bien que la proximité sociale. Par exemple, la probabilité qu’une personne soit heureuse augmente de 42 % si un ami qui vit à moins de 800 mètres le devient lui-même. Ce chiffre passe à 25 % si l’ami vit à moins de 1,5 km, et il continue de décliner à mesure que l’éloignement croît. Et le bonheur d’un individu peut « irradier » jusqu’à trois degrés de séparation, c’est-à-dire que l’on peut rendre heureux, l’ami de l’ami d’un ami. [source]
Toujours d’après cet article, ces résultats sont susceptibles d’etre transposés et de servir comme modèle afin de penser et concevoir des politiques en matière de santé.
Au delà de l’évidence du résultat, qui frise la totaulogie, j’avoue être toujours sidéré à la lecture des ces études, somme toute assez fréquentes, qui tentent de théoriser sous la forme d’un modèle scientifique une chose qui relève du sentiment humain dans son acception la plus subjective.

Car étudier le bonheur, le mesurer, le suivre comme prétend le faire cette étude c’est avant tout lui reconnaitre une définition sure, définitive et unifiée. 
Or je ne suis pas certain que pareille définition existe. 
Alors si vous voulez bien, rien que pour (me) prouver que j’ai raison, on va faire un petit jeu et essayer de donner chacun sa définition du bonheur. 

Vous pouvez répondre dans les commentaires (ou sur votre blog si vous en avez un).

A moi de commencer donc : 

Le bonheur est un moment de perfection, un idéal et à ce titre il suppose un nécessaire décalage dans le temps. Il peut être passé et prend alors la forme du souvenir, ou futur pour se confondre avec le rêve.
Et toi dis, dis , dis c’est quoi ta définition du bonheur ?