Billets, info

Les Salaires des grands patrons ont augmenté de 58% au cours de cette année

Ce matin, on parle pas mal de cette étude publiée par l’Epansion et reprise par le figaro aux termes de laquelle on apprend que les revenus des 40 plus grands patrons français (ceux qui sont à la tête des entreprises du CAC 40) ont « bondi de 58% en 2008 ».
La nouvelle n’est à proprement parler pas un scoop. Déjà le 12.02.dernier le monde.fr titrait « Les grands patrons français ont vu leur rémunération croître de 40 % en 2007″ et entamait d’ailleurs son article par cette précision significative « les grands patrons français sont désormais les mieux payés d’Europe« .
Alors que le sujet du « pouvoir d’achat » est désormais sur toutes les lèvres (et plus seulement celles des politiques) il faut avouer que la situation a quelque chose d’indécent.
Il est parfaitement concevable qu’un PDG soit fortement rémunéré. Ce qui est inacceptable cependant c’est la totale absence de proportionnalité entre les responsabilités qui justifient qu’un individu perçoive une forte rémunération et montant de ladite rémunération.

Au delà de ces considérations strictement morales la situation illustre un tendance grandissant et particulièrement inquiétant de notre économie : l’accroissement des écarts entre des riches de plus en plus riches et les autres qui ne cessent de s’appauvrir.

Le 15/05 dernier, France 2 diffusait un documentaire réalisé par l’agence Capa et intitulé paradis fiscaux – la grande évasion, qui tentait de mettre en lumière certains des moyens employés par quelques uns pour préserver et surtout accroitre leur fortune en la détournant de l’impôt, c’est à dire d’un mode de redistribution dans l’intérêt du plus grand nombre.

Pour que le système capitaliste fonctionne, il faut qu’une large part des bénéfices réalisés par ses acteurs soient réinvestis dans l’économie afin que par « effet de ruissellement » cet argent soit redistribué et profite au plus grand nombre.
C’est d’ailleurs sur ce principe que s’appuient nos dirigeants actuels dans le cadre de leurs politiques économiques et sociales. (comment comprendre autrement d’ailleurs le désormais fameux « paquet fiscal »?)

Alors que l’économie elle même connait une profonde mutation, il semble nécessaire que nos dirigeants et ceux qui aspirent à le devenir se mettent en état de proposer des solutions qui tiennent compte de celle-ci.
A défaut, la notion même d’égalité à la française risque fort de ne pas s’en relever.

Billets, nos droits

Quelques réflexions sur la réforme constitutionnelle …

Le 7 juillet prochain, le congrès – c’est à dire la réunion de nos 577 députés et 331 sénateurs- se réunira à Versailles pour examiner le projet réforme de la constitution dont le contenu est actuellement débattu à l’assemblée nationale.
Le sujet pourtant mérite mieux que la succession d’annonces qui est faite les médias ces derniers jours. A entendre le contenu des amendements qui viennent d’être adoptés (par exemple celui relatif aux langues régionales) on peine en effet à comprendre la réelle importance de ce qui est en train de se décider.
La notion de constitution tout d’abord mérite qu’on s’y attarde un peu.
Selon la définition chère au doyen Favoreu la constitution c’est « la norme de production de normes », c’est à dire en termes plus simules la règle qui définit les conditions de création, de destruction ou de dérogation pour toutes les autres règles.

A la lecture de cette définition très juridique on comprend plus aisément l’intérêt éminemment politique de cette révision constitutionnelle. Il s’agit de redistribuer les cartes, de modifier les attributions des différents titulaires du pouvoir en France.
A l’instant, le combat le plus important n’est pas le bras de fer -certes réel- entre gauche et droite, mais bien celui qui a lieu depuis plusieurs semaines entre un président de République affaibli par de sondages moroses et la défaite des municipales et un parlement ragaillardi par cette situation inespérée.
Le « référendum d’initiative populaire«  qui a été adopté cette nuit à l’assemblée est à ce sujet particulièrement emblématique. Cette disposition qui ne figurait pas dans le projet du gouvernement a été proposée à l’initiative des députés et permet l’organisation d’un référendum à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales sonne le glas d’une époque à laquelle seul le président de la République pouvait convoquer un référendum.

La constitution de la V° république a ceci de particulier qu’elle a instauré en France un régime « semi-parlementaire« , c’est à dire une régime hybride entre le système parlementaire (qui existe en Grande Bretagne) et le système présidentiel (comme aux états unis).
Nous sommes une fois de plus à la croisée des chemins. A chaque pas en avant cette réforme tente de faire basculer nos institutions vers un système ou un autre.
L’issue de cette bataille (qu’il en sorte quelque chose ou pas d’ailleurs) aura une influence majeure sur les décisions et ceux qui seront amenés à les prendre dans les années à venir.

Il est assez désolant de constater à quel point des réformes mineures (service minimum, retraites) peuvent mobiliser l’opinion alors que notre démocratie évolue d’une manière importante dans une indifférence relative.
Je n’aimes pas les phrases toutes faites mais cette fois l’adage me semble assez opportun : « le diable est dans les petites choses »

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin vous pouvez lire :
par ici le texte du « projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République »
– par ici le dossier complet sur le site de l’assemblée nationale
– et par là une interview de Pierre Mazeaud pour Les Echos
Billets, et hop

Ca y est j’ai une nouvelle cafetière !

Hier matin j’ai enfin pris ma décision. Je crois que que c’est le bruit proprement insupportable qui a fait la différence, parce que le gout en fait je m’y étais habitué.
Depuis l’adolescence je bois du café. Beaucoup. Souvent. Alors lorsque j’ai pris mon premier appartement, j’ai très logiquement fait l’acquisition d’une jolie cafetière expresso. C’était en 2000, presque dans une autre vie. Huit ans seulement c’est long, surtout pour une cafetière. Peu à peu le café s’est fait moins bon sans que réellement j’y prenne garde. Et puis la machine « Nespresso » est arrivée au bureau. Plus précisément dans mon bureau. Alors forcément je me suis fait du café. Beaucoup. Souvent.

nespresso
C’est à partir de là que le goût de mon café a commencé à me sembler bizarre. Il faut dire que les gars de chez Nespresso quant ils ne tournent pas des publicités avec des acteurs connus ils le soignent leur café. Ajoutez à ça que boire un Nespresso c’est se sentir valorisé. Si si, je vous jure. Dès la commande, on se sent très important, puisque l’on n’est pas un simple client mais un « membre du club Nespresso », on a le sentiment d’avoir été Élu.
Et puis il y a ce geste délicieusement régressif. On se sent bébé à nouveau lorsqu’on enfonce se petit bloc de couleur dans le trou réservé à cet effet.


Alors hier soir quant j’ai tout naturellement proposé à Dulcinée d’aller acheter une de ces cafetières, je ne m’attendais pas à ce me qu’elle fasse des yeux si noirs.
Et pourtant, sa liste d’arguments ma convaincu, et nous avons donc fait l’acquisition de cette charmante bestiole :

cafetière ; magimixÇa m’est difficile de l’admettre mais en fait Dulcinée avait raison.
J’ai l’impression d’être retourné dix ans en arrière.
Je vais chez le marchand du coin me faire moudre du café.
Je m’en mets plein les doigts.
Je bois toujours autant de café.
Sans oublier le meilleur : je viens de me souvenir que le café a été un truc populaire pas cher et convivial !