La nouvelle n’est à proprement parler pas un scoop. Déjà le 12.02.dernier le monde.fr titrait « Les grands patrons français ont vu leur rémunération croître de 40 % en 2007″ et entamait d’ailleurs son article par cette précision significative « les grands patrons français sont désormais les mieux payés d’Europe« .
Alors que le sujet du « pouvoir d’achat » est désormais sur toutes les lèvres (et plus seulement celles des politiques) il faut avouer que la situation a quelque chose d’indécent.
Il est parfaitement concevable qu’un PDG soit fortement rémunéré. Ce qui est inacceptable cependant c’est la totale absence de proportionnalité entre les responsabilités qui justifient qu’un individu perçoive une forte rémunération et montant de ladite rémunération.
Au delà de ces considérations strictement morales la situation illustre un tendance grandissant et particulièrement inquiétant de notre économie : l’accroissement des écarts entre des riches de plus en plus riches et les autres qui ne cessent de s’appauvrir.
Le 15/05 dernier, France 2 diffusait un documentaire réalisé par l’agence Capa et intitulé paradis fiscaux – la grande évasion, qui tentait de mettre en lumière certains des moyens employés par quelques uns pour préserver et surtout accroitre leur fortune en la détournant de l’impôt, c’est à dire d’un mode de redistribution dans l’intérêt du plus grand nombre.
Pour que le système capitaliste fonctionne, il faut qu’une large part des bénéfices réalisés par ses acteurs soient réinvestis dans l’économie afin que par « effet de ruissellement » cet argent soit redistribué et profite au plus grand nombre.
C’est d’ailleurs sur ce principe que s’appuient nos dirigeants actuels dans le cadre de leurs politiques économiques et sociales. (comment comprendre autrement d’ailleurs le désormais fameux « paquet fiscal »?)
Alors que l’économie elle même connait une profonde mutation, il semble nécessaire que nos dirigeants et ceux qui aspirent à le devenir se mettent en état de proposer des solutions qui tiennent compte de celle-ci.
A défaut, la notion même d’égalité à la française risque fort de ne pas s’en relever.