La sortie d’un roman de Jim Harrisson est toujours un évènement.
Flammarion, son éditeur pour la France l’a bien comprit a en croire la couverture qui mise bien plus sur la réputation l’auteur de Légendes d’Automnes » ou « De Marquette à Véra Cruz » que sur le titre du roman.
« Une Odyssée Américaine », c’est l’histoire de Cliff soixante ans, qui a brièvement occupé un poste de professeur de français au lycée avant de devenir fermier. Sa femme l’a récemment quitté pour un autre avant de demander le divorce ce qui l’a contraint à vendre sa ferme.
Contraint de prendre sa retraite Cliff décide de faire le tour des états-unis en voiture, ce qui n’est pas un mince projet pour lui qui n’est pour ainsi dire jamais sorti de sa campagne.
Contraint de prendre sa retraite Cliff décide de faire le tour des états-unis en voiture, ce qui n’est pas un mince projet pour lui qui n’est pour ainsi dire jamais sorti de sa campagne.
Jim Harrisson nous livre ici un roman bien moins long et dense que d’habitude, bine plus introspectif aussi.
Car il faut bien le dire Une Odyssée américaine n’est qu’une longue métaphore sur le thème de la crise d’age mûr, un récit où la traversée des grands espaces qui sont l’un des thèmes de prédilection de l’auteur ne sont ici que le miroir du cheminement intérieur de la pensée de Cliff.
Souvent cynique et toujours drôle on sent vraiment que l’auteur a pris un plaisir particulier à construire ce roman dans lequel une trame aussi décousue que peu l’etre le fil de la pensée livre au final un jeu de miroir permanent.
Je vous livre les premières lignes en guise d’extrait.
En deux mots : « lisez-le ». [Oui, c’est un ordre. ]
Extrait :
Autrefois c’était Cliff et Vivian, mais maintenant c’est fini.
Sans doute qu’il faut bien commencer quelque part. Nous sommes restés marié trente huit ans, un peu plus que trente sept, mais moins que trente-neuf, le nombre magique.
Sans doute qu’il faut bien commencer quelque part. Nous sommes restés marié trente huit ans, un peu plus que trente sept, mais moins que trente-neuf, le nombre magique.
Je viens de me préparer mon dernier petit déjeuner ici, à la vieille ferme, un bâtiment qui a beaucoup changé durant notre mariage à cause des lubies de Vivian et de mon labeur.
Je l’ai sentie s’éloigner de moi l’an dernier, au cours de notre quarantième réunion des anciens élèves du lycée dans un parc de Mullet Lake. Je suis libre, blanc et âgé de soixante ans, mais je n’ai aucune envie d’être libre. Je veux récupérer Vivian, même si on m’a dit clairement fait comprendre que ca a peu de chances d’arriver.