John Woo a longtemps répété qu’il souhaitait diriger un grand film de guerre.
C’est d’ailleurs avec cette idée en tête qu’il a accepté de réaliser Windtalkers il y a de cela quelques années. Le résultat cependant s’est révélé aussi soporifique qu’oubliable.
Avec « les trois royaumes » John Woo signe cette fois, outre son retour en chine,un long métrage capable de rattraper ce faux pas.
Le film, présenté dans une version « courte » de 2h40 (contre 4 heures en chine) est éblouissant à tous points de vue.
Par le budget tout d’abord. Il s’agit du film le plus coûteux de l’histoire du cinéma chinois.
Un budget qui « se voit à l’écran ». Photographie impeccable. Décors grandioses. Outre un millier de figurants.
Le tout est servi par des acteurs magistraux de la carrure de Tony Leung (In the Mood for Love, A toute épreuve, 2046) ou Takeshi Kaneshiro (Le secret des poignards Volants).
L’histoire est elle aussi grandiose, tellement qu’elle est difficile à résumer en quelques lignes :
En 208 après J.-C., l’empereur de chine Han Xiandi n’est en fait qu’un pantin manipulé par l’ambitieux Cao Cao son premier ministre.
Ce dernier rêve de régner sur les trois royaumes qui composent la chine et se lance dans une guerre contre Shu, le royaume du sud-ouest dirigé par l’oncle de l’empereur, Liu Bei.
Les armées de Cao Cao sont bien supérieures en nombre à celle de Liu Bei, son stratège, Zhuge Liang décide donc de négocier une alliance avec le royaume de Wu gouverné par le roi Sun Quan.
Furieux à l’annonce de cette alliance, Cao Cao envoie une force de 800 000 soldats et 2 000 bateaux pour les écraser.
Face à eux, l’alliance ne compte que 30.000 hommes.
Les choses semblent perdues… et pourtant.
Voilà une histoire qui n’est pas sans en rappeler d’autres.
Une bataille perdue d’avance qui n’est pas sans rappeler celle des Thermopyles.
Un conflit qui évoque la guerre de Troie.
Des héros aussi rusés et vaillants qu’Ulysse et Achille.
C’est peut être sur le fond la principale leçon des trois royaumes ; les épopées ont des thèmes universels, bien plus proches de nous qu’on pourrait initialement le supposer.
Plus proche d’un Braveheart ou d’un Seigneur des Anneaux pour ses batailles massives que d’un onirique Tigre et Dragon, les trois royaumes vaut assurément le détour.
Un vrai plaisir pour les mirettes.
Un vrai plaisir pour les mirettes.