Billets

Libéralisme alimentaire

Lue à l’instant sur le site de France Info, une information qui m’a à nouveau mis en colère :  

« Moins de taxes sur les fruits et légumes, et une TVA alourdie sur les aliments gras-salés-sucrés. Un rapport parlementaire sur la prévention de l’obésité préconise la mise en place d’une sorte de bonus-malus sur les aliments, en fonction de leurs qualités nutritionnelles…
Dix milliards d’euros.
C’est ce que coûtent l’obésité et le surpoids à l’assurance maladie, chaque année en France. Car, comme le souligne le rapport de la députée UMP Valérie Boyer, un adulte sur deux est en surcharge pondérale et la France compte près de 17% d’obèses. L’obésité a d’ailleurs plus que doublé en 15 ans, et un enfant sur cinq est trop gros. »
[source]

Ne nous alarmons pas… Il est peu probable qu’une taxe sur l’alimentation puisse voir le jour dans un avenir proche en ces temps de crise économique puisque elle pénaliserait tant les industriels que les consommateurs qui n’ont vraiment pas besoin de cela.

Ce qui m’agace à vrai dire, ce n’est donc pas simplement l’information brute et brutale. 
La chose qui m’est insupportable, c’est bien le raisonnement qui y préside et qui, je le crains pourrait durer bien plus longtemps que les difficultés économiques. 
Récapitulons :

L’obèse mange mal donc il est en mauvaise santé Donc il coûte cher à la société Donc il est légitime de le taxer

Ce raisonnement est d’évidence une ineptie en ce qu’il ne considère l’obésité qu’en tant que la stricte conséquence d’une mauvaise alimentation alors que l’on sait que ce problème est largement dépendant de facteurs sociaux, physiologiques et psychologiques. 
Il constitue en outre une nouvelle illustration de l’attitude détestable, mais cependant en vogue, qui consiste à stigmatiser des comportements nuisibles qu’il faudrait éradiquer. 
J’avoue pour ma part être assez stupéfait  de constater une nouvelle fois comment notre exécutif semble ne vouloir appliquer qu’à l’économie la doctrine libérale.
La liberté de prendre du plaisir en mangeant serait elle moins importante que  la liberté d’entreprendre? Je me demande…
Mais mon raisonnement est probablement altéré par la colère…
Ciné

Parlez-moi de la pluie (Ctrl+C→ ctrl +V)

Le titre du dernier film d’Agnès Jaoui n’est pas vraiment engageant… 
« Parlez-moi de la pluie », non, ce n’est pas bien excitant. 
Heureusement qu’il y a l’affiche, et Jamel Debbouze dessus. 
Imaginez ca ; un face à face Bacri-Debbouze, la rencontre entre les comiques de ces deux là, en voilà une idée excitante, une simple et bonne raison de se déplacer.
C’est avec ce seul préjugé en tète que je suis allé voir parlez-moi de la pluie. Plutôt d’excellente humeur et assez enthousiaste ; sans d’ailleurs savoir grand-chose de la trame. 
Agathe Villanova, est un écrivain féministe dont la notoriété lui vaut de s’engager en politique. C’est en Provence qu’on l’a « parachutée » ce qui lui vaut de revenir dans la maison de son enfance désormais habitée par sa soeur Florence son mari et leur femme de ménage : Mimouna. Son fils Karim (réceptionniste dans un hôtel qui rêve de devenir cinéaste) et son ami Michel Ronsard (un réalisateur de documentaire à la dérive) décident de tourner un film sur film sur Agathe.

C’est avec un à priori-positif forgé par les derniers films d’Agnès jaoui que j’ai pénétré dans la salle. Car, aucun doute là-dessus, Agnès Jaoui sait faire un film. Voilà précisément où réside à la fois la force et la limite de « Parlez Moi de la pluie ».
Car dans celui-ci, on retrouve aisément ses marques, trop aisément en fait.
Bacri campe un énième râleur maladroit et paumé.
Jaoui incarne une nouvelle femme forte stressée et pressée.
Voilà des rôles dans lesquels tous deux sont à l’aise, assurément, mais qu’on a déjà vus.  
Et Jamel Debbouze dans tout ca? Oh, son talent de comédien n’a plus à être démontré, et c’est une nouvelle fois ce qui dérange. 
Jamel Debouzze est un stradivarius dans son registre alors forcément, quand il est seulemetn « bon » parce que sous employé ca décoit.
Quant à l’histoire, il semble parfois qu’Agnès  Jaoui a peur de réellement s’en emparer. Alors sous pretexte de finesse, elle l’effleure de sorte que les personnages restent figés dans leur superficialité.

« Parlez-moi de la pluie » n’est pas un mauvais film, non. Il est juste sans surprise à ce titre très oubliable.

Probablement ma plus grosse déception depuis des mois.

Pour finir de vous faire une idée il ne me reste plus qu’à  vous laisser  glisser votre souris un instant sur ce lien pour voir la bande annonce.

littérature

Mors Tua (Poirot chez les romains)

La rencontre avec un livre à souvent quelque chose de profondément intime. A un moment donné on éprouve le besoin de passer du temps avec lui sans trop s’expliquer pourquoi… 
C’est a vrai dire ce qui m’est arrivé avec Mors Tua de Danila Comastri Montanari, un livre que je ne m’attendais pas vraiment à lire. 

C’est en déambulant dans le rayon « polar » d’une librairie que je suis tombé nez à nez avec lui.
Ce nom Italien et le visage de cette statue me semblaient si originaux au milieu des Fred Vargas et des Harlan Coben que je me suis arrêté.
Dans une sorte de réflexe j’ai parcouru avec curiosité le quatrième de couverture pour y lire : 

« Dans la Rome impériale, grouillante et prospère, le sénateur Publius Aurélius Statius, riche patricien et épicurien invétéré, mène une vie facile et insouciante. Mais tout bascule le jour où il découvre sa dernière conquête, une belle hétaïre nommée Corinna, poignardée chez elle. Pour ne pas être accusé du crime et se voir contraint de mettre fin à ses jours, comme le veut la sévère coutume romaine, Aurélius doit à tout prix retrouver l’assassin de la jeune courtisane. Des opulentes domus aux ruelles étroites et puantes de Subure, la ville basse où s’entasse la plèbe, Aurélius, aidé de son amie Pomponia et de l’avisé Castor, plonge au cœur d’une tragédie antique où chacun avance masqué… « 

J’ai jeté un regard  à d’abord à mes bras déjà chargés de livres puis à mon portefeuille à l’inverse pas si plein avant de me décider.
C’est pourtant Mors Tua que j’ai immédiatement ouvert une fois assis dans le bus qui me ramenait.

La première page annonçait, blasée ;

« Danila Comastri Lontanari est née en 1948 à Bologne où elle vit toujours. Après une licese en pédagogie et en sciences politique elle enseinge et voyage aux quatre coins du monde pendant vingt  ans. En 1993, elle publie la première enquête de Publius Aurélius ; Cave Canem et se consacre dès lors à l’écriture de polars historiques. la série des aventures de Publius Aurélius statius compte aujourd’hui quatorze volumes. »

La troisième précisait que le livre avait paru initialement en 2000 pour ne sortir dans l’édition de poche que je tenais dans ma main en 2008.

Fort de toutes ces précisions je me suis dit, penaud, que j’avais dù louper quelque chose. 

Premier contact avec le roman lui même. La traduction reflète un style plutôt rond, presque désuet. La construction de l’histoire me rappelle peu à peu ces romans d’Agatha Chrsitie que l’ai à peu près tous dévorés entre 12 et seize ans. Oui, Publius Aurélius c’est un peu Hercule Poirot au temps de l’empereur Claude
Les moeurs y sont bien différentes cependant et c’est précisément ce qui fait le charme de l’histoire. Affublé de son esclave sagace Castor, Publius interroge fouine et étudie les caractères pour découvrir bien sûr la vérité.

L’histoire est bien construite et les personnages sont attachants. Les amateurs de « Cluedo » qui cherchent une histoire originale y trouveront assurément leur compte.

Mors Tua est disponible en « poche »  aux éditions 10/18.
Et pour tout vous dire, j’ai bien envie de lire les autres aventures de Publius moi.