reverie

L’autre coté

Dans son rêve, les coups s’abattent sur le bois trop fin de la porte dont les gonds, qui semblent à chacun d’entre eux un peu plus près de céder, tiennent bon.
Une main fermement posée contre le mur David lutte pour conserver son équilibre sur un pied, saisi de la conviction irraisonnée que le poser reviendrait à alerter l’autre sur le palier.
Il n’a pas de raison objective de se cacher ainsi.
Pourtant, à l’instant cela semble la seule chose à faire : le monde autour s’est rétréci au point de devenir douloureux.
 
Le temps, pervers, a choisit à l’inverse de se détendre, David pourrait compter chaque seconde, s’il n’était si occupé à retenir la moindre respiration de crainte de se trahir.
Mais les minutes s’égrènent bien plus surement de l’autre coté de la porte.
Cela est si vrai qu’enfin, l’importun s’est lassé. Il lance un juron alors que ses pas marquent chacune des marches qui le séparent de la sortie.
 
littérature

La Vérité Sur Marie [Perplexité]

J’ai acquis « la vérité sur Marie » vierge de tout à priori, loin des commentaires de mon libraire favori, dans les allées anonymes de la Fnac du bout de la rue bout de la ville. 
Jean Phillippe Toussaint, lui n’était pas vierge en littérature lorsqu’il a publié celui-ci, c’est vous dire que j’avais déjà eu l’occasion de croiser son nom à l’occasion dans ces piles de livres anonymes qui encombrent les grandes surfaces. 

Pas vraiment éclairé par un quatrième de couverture dithyrambique mais très superficiel signé Bernard Pivot, (il est ici) c’est donc en feuilletant l’ouvrage que j’ai pu me faire un avis sur l’écriture de Toussaint. 
Si cette première impression n’avait pas été positive, vous pensez bien que l’ouvrage serait resté sur son rayonnage. Au lieu de quoi, je l’ai adopté. 

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Ciné, la classe

Mammuth [Critique]

On n’entend a peu près que du bien sur le dernier film de Gustave Kervern et Benoit Delepine, alors forcément j’y suis allé avec un à-priori sacrément positif.
Ce sentiment était d’autant plus vrai que j’avais été sacrément emballé par leur précédent long-métrage, le délirant Louise-Michel dont j’avais dit beaucoup de bien à l’époque.
Puisque je n’aime pas les faux suspenses, autant vous dire tout de suite que je n’ai pas été déçu. En revanche, j’ai été particulièrement surpris.