reverie

Dans la chaleur d’un vert infini

[Le texte et les photos qui vont suivre constituent ma participation -tardive- a l’inspiration Part. III lancée sur Selenite – Le principe est simple : proposer une création originale sur un thème (musical) imposé : avant toute chose, cliquez donc sur ce lien pour lancer la chanson
[EDIT le 26.09.2009 – les autres résultats sont en ligne]

J’ai les pieds nus et je cours. 
Mon souffle est réduit à presque rien, mon cœur frappe comme un marteau.
Il y a ces quelques gouttes de sang aussi qui perlent le long de mon visage en souvenir d’une branche dont je me serais passé de faire la connaissance. 
Je n’ai pas de temps à perdre à m’occuper de ce sillon qui s’est creusé dans ma joue.
Je cours. 

Bientôt, la piste remonte et devient rocailleuse, mais je ne ralentis pas : je ne peux pas ralentir.
Une pointe se glisse au creux de mon talon. Une foulée puis une autre et ma chair consent à lui rendre sa liberté, au prix de quelques gouttes de sang.
Quelques gouttes de plus. 
Je les sens derrière moi, calmes, déterminés, tout le contraire de moi à l’instant. 

Chaque chose est comme elle doit, ils sont chasseurs, je suis la proie.
Pourquoi les choses sont elles ainsi ? Je ne le sais pas.
C’est peut être aussi bien. 

à vif, reverie

La métaphysique du guichet

Au XX° siècle mon père avait ouvert à mon nom un livret A dans les livres de la Poste du coin de la rue.
Dit comme cela ca a l’air vieux, et c’est peut être vrai.
Ca se passait en 1996 et moi j’avais 14 ans.
Si je repense à cela maintenant c’est parce que je me trouve au milieu d’une file d’attente figée au cœur d’un autre bureau de Poste du coin de la rue.
Ce matin j’ai décidé de réveiller cet argent qui dort sur mon livret A. 
et hop, festivalsons, reverie

La liberté du diabolo

Elle reste en arrière plan, comme à l’arrière d’une photo, immobile alors qu’il sourit, seul au cœur du demi-cercle.
Elle a les yeux qui brillent lorsque la musique démarre, si elle avait quelques années de plus elle pourrait reconnaitre sans peine un morceau de Queen bien connu.
Sauf qu’à l’instant, cette chanson qui ne lui dit rien n’est que la bande son d’un spectacle merveilleux, le sien ; ou presque. 
Sa tête va de gauche et de droite, alors qu’il entame ses premiers mouvements. 
Le diabolo court le long de la courte corde, s’excite puis s’envole aussitôt. 
Elle lève la tête au ciel pour suivre le cylindre rouge de cet œil agile qui devine par avance la course de sa proie. 
Puis sans attendre, elle laisse rouler au sol un second diabolo avant de le laisser s’élancer à son tour et devenir un très libre petit point jaune au beau milieu du ciel.