reverie

L’aiguillage

Elle le nargue cette guitare désaccordée dont l’étui s’est couvert de poussière, comme pour donner la mesure de son abandon. Il a le sentiment d’avoir perdu la force plus que l’envie. Et puis les mots aussi, depuis qu’ils peinent à se ranger en harmonie sous sa plume.
Il se voit comme un train lancé à plaine vitesse, trop conscient de l’aiguillage qui ne cesse d’approcher.
Et le vent tape d’un cote comme de l’autre. 

Il tremble. Il a froid, un peu. 

à vif, reverie

A grands coups de balai dans le mur

La lueur rosée qui recoure l’horizon derrière la voie ferrée face à ma fenêtre n’étaient pas apparues encore lorsque je me suis levée.
Cela doit signifier qu’il était moins de six heures. 
Peu importe, cela fait dix longs mois à présent que je ne dors plus. 
J’ai enfilé mon peignoir, le gris qui m’est un peu ample, sans passer par la salle de bains. 
Le miroir au dessus du lavabo me fait horreur, j’ai tant vieilli depuis deux ans…
Alors je suis allée jusqu’au fauteuil, le doigt fermement posé sur la télécommande de la télévision. 
L’écran a mis du temps à s’éclairer, j’ai bien pur qu’il ne soit près de la fin lui aussi, j’ai profité de ces instants pour chercher du bout des doigts le cas de brioches au sucre, celui que je laisse sous le pied gauche du fauteuil pour ne pas avoir à trop me lever. 
Le temps s’est écoulé, de William Leymergie à Jean-Pierre Pernaud, puis de Juiien Lepers à David Pujadas. 
J’aime bien Davd Pujadas. Cet homme a l’air si sage, si rassurant. Lorsqu’il murmure les nouvelles le monde à l’air un peu moins laid. 
 
reverie

Through the looking glass


Le Carousel tourne, et mon regard s’éloigne,
Derrière la glace je crois qu’elle me regarde encore,
Je le sais, confusément, si obstinément,
Mes pensées vacillent, je me perds un peu plus.
Il est trop tard déja, je suis derrière la glace.