Billets, justice, nos droits

Plus que trois fois dormir…

Le 18 janvier dernier le garde des sots sceaux installait la commission « Guinchard » avec pour mission de réfléchir à une nouvelle répartition des contentieux.
Les principales directions qui lui étaient assignées étaient les suivantes :

– la simplification de la répartition des contentieux entre les juridictions du premier degré et des règles de procédure par cette organisation,
– la spécialisation des contentieux les plus techniques,
– la déjudiciarisation de certains contentieux dont celui du divorce par consentement mutuel ainsi que la redéfinition des modes de traitements des affaires et des critères de l’intervention du juge.

Parlons clairement : après avoir réduit le nombre des tribunaux pour des raisons strictement comptables il s’agit à présent de déjudiciariser un certain nombre d’affaires afin de mettre le volume d’affaires en adéquation avec les capacités désormais réduites des tribunaux.
Pour ce faire, il s’agit en fait d’automatiser une certain nombre de procédures réputées simples quitte à faire fi des règles les plus élémentaires nécessaire à un procès « équitable ».

Il serait vain à mon avis de faire dès à présent un long billet sur le sujet puisque le rapport n’a pas encore paru.
Hormis celle qui concernait le divorce il y a de cela quelques jours les nouvelles qui on filtré jusqu’ici ne sont vraiment pas fameuses…

Le rapport ‘Guinchardparaîtra le 30.06 prochain. Lundi donc.
Je l’attends en vérité avec une inquiétude certaine. Outre que les mesures qui y seront proposées vont à l’encontre des conceptions que j’ai de la démocratie et de la justice elle pourraient bien remettre en question mon propre emploi à (très) moyen terme…

Sans surprise je vous en reparlerai donc très bientôt.

Pour un petit avant goût… c’est par ici et par .

Billets, justice

Les magistrats adorent les poules !

Vous avez peut être entendu parler de l’histoire de cet agriculteur du petit village de Drocourt (78) qui a été poursuivi il y a quelques jours devant le tribunal de police de Mantes la jolie.
Dans la négative, voici quelques extraits de cet article de l’AFP qui relate brièvement l’affaire :

« Un coq qui chantait la nuit, perturbé par l’éclairage public du village de Drocourt (Yvelines), a sauvé sa tête devant le tribunal de police de Mantes-la-Jolie (Yvelines) où son propriétaire, poursuivi par une voisine, a été relaxé mardi. (…) Le propriétaire du volatile, un agriculteur installé à Drocourt, village de 385 habitants des Yvelines, poursuivi pour tapage nocturne, avait comparu fin mai devant le tribunal de police, qui lui avait donné jusqu’à mardi 24 juin pour tuer son coq, prénommé Coco et âgé de 6 mois, sous peine d’être condamné à payer une amende de 100 euros.
Philippe Rosentritt s’est présenté mardi après-midi devant la justice en expliquant qu’il n’avait pas tué son coq mais qu’il avait installé des volets assombrissants autour du poulailler pour clouer le bec de Coco, la nuit. »

La chose m’a beaucoup fait rire, bien que je trouve toujours aussi agaçant d’encombrer les tribunaux (fussent ils des Tribunaux de Police) avec ce genre d’affaire.
Elle m’a surtout rappelé un arrêt hilarant rendu dans une affaire sensiblement identique par la Cour d’Appel de Riom le 7.09.1995 que je vous propose de lire ci dessous :


Il y a quand même des magistrats qui ont du style…