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Les bus de la SNCF (et moi)

Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion d’écrire quelques mots sur la SNCF, dont j’ai pourtant l’occasion d’emprunter les trains cinq jours par semaine. 
Il faut avouer que ressasser à intervalle réguliers les mêmes histoires de grève n’a pas grand intérêt. 
Pourtant la petite mésaventure dont j’ai eu à souffrir ce matin me semble suffisamment édifiante pour vous amuser un instant.
Mon histoire commence ici, enfin là si vous préférez :  

(ça c’est une photo de la gare centre d’Avignon trouvée sur wikipédia)
 
Puisque je prends le train à peu près tous les jours je suis informé d’un préavis de grève pour la journée d’aujourd’hui. 
Très exactement c’est une simple pancarte au format A4 à peu près indéchiffrable collée sur le revers d’une porte vitrée qui me l’a appris la veille au soir. 
Je sais pourtant qu’en pareille circonstances la SNCF prend le soin de mettre à disposition des voyageurs un bus de substitution dont la lenteur n’ampute en rien leur caractère indispensable. 


En voyageur habitué, c’est donc sans même prendre le soin de passer par la gare elle  même que je me suis donc dirigé ce matin directement vers l’arrêt de bus.  (que vous verriez sans aucun doute à droite de la photo si toutefois elle avait été prise autrement) 
  • Première constatation (heureuse) le car de substitution est bien à sa place. 
  • Deuxième constatation (inquiète)  sa porte est fermée
  • Troisième constatation (fâcheuse) lorsque la porte s’ouvre un passager en sort à la demande du chauffeur
Nul besoin de faire durer le suspense, il n’y a plus aucune place disponible à l’intérieur du Bus de substitution de sorte que cinq minutes plus tard je me retrouve sur le trottoir en compagnie d’une vingtaine d’autre malchanceux visiblement paumés. 
Je lève un sourcil à l’intention de l’agent SNCF qui me regarde, bonhomme. 
Puisqu’il ne réagit pas je me risque à demander ce qu’il est prévu de faire de nous.
Visiblement indifférent au manque de tact de sa réponse celui-ci me répond que nous n’aurons qu’à monter dans le prochain, prévu à 10h15. 
En un éclair je procède à un bref calcul dans ma tête, j’en déduis l’heure probable de mon arrivée au bureau et me laisse emporter à imaginer la pile des dossiers qui doivent déjà s’entasser sur celui-ci.


Pas tout à fait résigné, j’insiste et crois bon de préciser qu’au moins une bonne moitié de mes compagnons d’infortune doivent arriver à bon port pour raison professionnelle.
L’agent SNCF écarte mes protestations dans un sourire qui achève d’abimer mon humeur lorsque son supérieur arrive dans son dos et me précise juste à temps que le bus de 10h15 à destination de Tarascon puis Nîmes va être « avancé » à notre intention dans une vingtaine de minutes.


A-demi soulagé j’attends le bus…  qui arrive avec une heure de retard.
Sans même laisser le temps au chauffeur d’en descendre je lui demande de me confirmer qu’il se rend bien à Tarascon… ce qu’il dénie d’un mouvement de tête méprisant avant de se mettre en marche en direction de la gare. 
Je lui emboite le pas et pousse le zèle jusqu’à le dépasser. De la sorte, je me trouve à sa hauteur lorsque, comme je le devinais, il vient prendre ses instructions de l’homme qui m’a précédemment annoncé son arrivée.
Je m’immisce dans la conversation et pose une nouvelle fois la question d’un éventuel arrêt à Tarascon.
Cet à ce moment que je comprends réellement la difficulté ; lors de la « commande » la SNCF précisé vouloir un train pour Nîmes sans véritablement détailler quel trajet lui était nécessaire.
Or vous savez ce que c’est si c’est plus compliqué, c’est nécessairement plus cher…


Au terme de quinze minutes d’une conversation téléphonique embarrassée mon bus a fini par se mettre en route de sorte que je suis arrivé au bureau vers 10 heures et demie.
La pile de dossier redoutée menaçait déjà de s’écrouler.


C’est promis, j’y réfléchirais à deux fois avant de critiquer à nouveau les trains de la SNCF. Comparés à leurs Bus ils frôlent la perfection. 

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