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L’Europe est à moi (un peu)

LoganSan et John de chez Stupidocratie ont été taggués par Sukie et vu qu’ils sont fourbes gentils ils me refilent du boulot demandent de prendre leur suite.

Le concept est simple, je dois répondre à quelques questions sur le thème de l’Europe avant de refiler la chaine à quelques malheureux… (Niark!)

  • Si l’Europe était un animal, ce serait un Caméléon parce qu’elle change de forme et de couleur politique suivant la personne qui en parle.
  • Si l’Europe était une plante ce serait un œillet, pas deux fleurs qui se ressemblent mais au final un joli bouquet. 
  • Si l’Europe était une toile,  elle serait Lelac de buttermere de Turner un arc en ciel après l’orage au milieu d’un ciel lourd noir et chargé. 
 [il se trouve à la Tate Gallery si vous passiez par là… ]
  • Si l’Europe était une ville, elle serait Bruxelles évidemment. Pensez donc, avec ses langues différentes et ses chamailleries incessantes la Belgique est une mini synthèse de l’Europe en plus d’être sa capitale.
  • Si l’Europe était une chanson, ce serait 99 Luftballons Ça n’a aucun rapport mais elle est marrante non cette chanson ? 

    Puisque personne ne se portera volontaire pour prolonger cette chaîne je vais devoir faire l’appel.

    Valérie ! Lucie ! Ekios ! MieL ! Vous avez un travail à rendre…

Billets, politique

Mayotte ou le mur invisible

Vu de la métropole le référendum qui s’est tenu hier à Mayotte ressemble à un non-évènement. 
Pourtant, la création d’un nouveau département est une chose suffisamment rare pour que l’on s’y intéresse un instant. 
Vous me direz peut être qu’il ne s’agit pas là d’une révolution, un territoire d’outre mer qui change de statut pour devenir un département d’Outre mer ce n’est pas non plus un changement de régime. 
D’autant que vu de métropole la différence entre les DOM et les TOM parait  parfois bien moins que ténue. 
D’ailleurs à quoi bon débattre sur un consensus ?  Le résultat était sans surprise, on ne va pas gloser sur un référendum auquel 92.5 des suffrages ont acquiescé.

Pourtant et puisqu’il est à peu près certain que ce référendum sera condamné par L’union Africaine et par l’ONU (qui a déjà condamné la France 21 fois à ce sujet…) on aurait tord de sous-estimer ce qui vient de se passer. 
Même après ce référendum, il y a fort à parier que la position de la France à l’égard de Mayotte restera un problème.

En effet,
« aux yeux des Nations unies et de l’Union africaine, Mayotte appartient clairement aux Comores. Pour la France au contraire, le référendum de décembre 1974 justifie le maintien de l’île dans le giron de la République. » [source]
Plus de trente ans après la situation est tout sauf clarifiée. 
Tout d’abord parce qu’il semble bien qu’en 1974, les militaires Français ont aidé les habitaient de Mayotte à « bien voter » pour maintenir leur emprise sur ce lieu stratégique.
Mais surtout parce qu’à l’époque du référendum sur l’indépendance la France a clairement triché en interprétant le résultat après coup pour refuser l’indépendance à Mayotte tout en l’accordant aux autres Iles. 

A l’égard des instances internationales Mayotte appartient aux Comores et non à la France et le vote de dimanche a peu de chances d’y changer quoi que ce soit. 


Certes on aurait tort de strictement voir les choses en noir.
On se trompe souvent en politique à vouloir distinguer le bon du méchant. 

La départementalisation profitera à tous les habitants de l’ile en ce qu’elle amènera de subventions nouvelles et de prestations sociales supplémentaires. 
Mais même ces qualités portent en elles les germes de difficultés futures.
Dès lors que les infrastructures s’améliorent, dès lors que le revenu par habitant s’accroit ce sont aussi les inégalités entre Mayotte et les autres iles des Comores qui s’accroissent. 

De quoi faire monter en flèche l’immigration clandestine galopante, qui fait des morts chaque année mais reste bien difficile à endiguer alors que les clandestins sont les frères, les cousins ou les grands parents des citoyens français de Mayotte… 

Lorsqu’enfant je regardais des images du mur de Berlin je trouvais stupéfiant que l’on ait pu avoir l’idée atroce d’ériger une barrière entre des gens qui forment un seul peuple. 
Les comoriens n’ont ni mur ni mirador;  juste la mer et des gardes cotes. 
Mais à l’instant je peine à voir la différence. 
Ciné, la classe

Les trois royaumes [Critique]

 

John Woo a longtemps répété qu’il souhaitait diriger un grand film de guerre. 
C’est d’ailleurs avec cette idée en tête qu’il a accepté de réaliser Windtalkers il y a de cela quelques années. Le résultat cependant s’est révélé aussi soporifique qu’oubliable.
 
Avec « les trois royaumes » John Woo signe cette fois, outre son retour en chine,un long métrage capable de rattraper ce faux pas.

Le film, présenté dans une version « courte » de 2h40 (contre 4 heures en chine) est éblouissant à tous points de vue.

Par le budget tout d’abord. Il s’agit du film le plus coûteux de l’histoire du cinéma chinois.
Un budget qui « se voit à l’écran ». Photographie impeccable. Décors grandioses. Outre un millier de figurants.
Le tout est servi par des acteurs magistraux de la carrure de Tony Leung (In the Mood for Love, A toute épreuve, 2046) ou Takeshi Kaneshiro (Le secret des poignards Volants).
 

L’histoire est elle aussi grandiose, tellement qu’elle est difficile à résumer en quelques lignes :
En 208 après J.-C., l’empereur de chine Han Xiandi n’est en fait qu’un pantin manipulé par l’ambitieux Cao Cao son premier ministre.  
Ce dernier rêve de régner sur les trois royaumes qui composent la chine et  se lance dans une guerre contre Shu, le royaume du sud-ouest dirigé par l’oncle de l’empereur, Liu Bei. 
Les armées de Cao Cao sont bien supérieures en nombre à celle de Liu Bei, son stratège, Zhuge Liang décide donc de négocier une alliance avec le royaume de Wu gouverné par le roi Sun Quan. 
Furieux à l’annonce de cette alliance, Cao Cao envoie une force de 800 000 soldats et 2 000 bateaux pour les écraser. 
Face à eux, l’alliance ne compte que 30.000 hommes.  
Les choses semblent perdues… et pourtant. 
 
Voilà une histoire qui n’est pas sans en rappeler d’autres. 
Une bataille perdue d’avance qui n’est pas sans rappeler celle des Thermopyles. 
Un conflit qui évoque la guerre de Troie.
Des héros aussi rusés et vaillants qu’Ulysse et Achille.
 
C’est peut être sur le fond la principale leçon des trois royaumes ; les épopées ont des thèmes universels, bien plus proches de nous qu’on pourrait initialement le supposer.
Plus proche d’un Braveheart ou d’un Seigneur des Anneaux pour ses batailles massives que d’un onirique Tigre et Dragon, les trois royaumes vaut assurément le détour.
Un vrai plaisir pour les mirettes.