brèves, trucs droles

Lettre de motivation

A l’intention de Monsieur Gordon Brown, Premier Ministre demeurant 10 Downing Street Londres.
 

Cher Monsieur le Premier Ministre,

Par la présente j’ai l’honneur de me porter candidat au poste de chef de la section antiterroriste de Scotland Yard qui, dit on ici [Engl] et là [Fr] serait actuellement vacant.
 

Déjà tout petit j’ai lu l’intégralité des aventures de Langelot publiées à la Bibliothèque verte, avant même de découvrir James Bond, de sorte que j’ai su très tôt l’essentiel des rouages du métier d’agent secret. 
 
J’ai également une grande connaissance de l’Angleterre pour être venu plusieurs fois en vacances à Londres ces dernières années. 
 
Gràce à la chaine de télévision MTV et la collection complète des DVD de la série Star Trek j’ai en outre pu approfondir ma connaissance de l’Anglais. 
Mes qualités rédactionnelles ne sont d’ailleurs plus à prouver. 
 
Fort d’une expérience de trois ans acquise au sein d’un cabinet d’avocats je  suis particulièrement rodé aux contraintes du secret professionnel.
Contrairement à mon prédécesseur à ce poste,il n’y a donc pas le moindre risque que je me laisse photographier en public avec des documents confidentiels à même de compromettre une opération antiterroriste et mettre ainsi en péril la sécurité des mes agents.

[comment dire ? FAIL]

Puisque je pense réunir l’ensemble des qualités requises je vous propose de nous rencontrer des demain afin de définir les modalités précises de mon entrée en poste, qui pourrait au besoin intervenir dès lundi prochain. 

Je vous prie d’agréer, monsieur le premier ministre, l’expression de mes sentiments dévoués.


JW – Nom de code Feufol
[si vous n’aviez pas suivi]
Bob Quick, numéro deux de Scotland Yard, a été photographié dans la journée de mercredi devant le 10 Downing Street, résidence du Premier ministre britannique, alors qu’il avait en mains des documents relatifs à l’opération antiterroriste. [source]
[Dieu que c’est drôle ! ]
brèves, societé

Intimité et confort dans les prisons

Dans l’actualité aujourd’hui ont trouve au moins deux informations qui concernent les prisons et pourraient bien ne susciter que peu d’émoi.
Et pour cause, ces deux informations ont ceci en commun qu’elles concernent les conditions de vie des détenus dans les prisons françaises.

Le plus « léger » tout d’abord, c’est dans le Monde que ca se passe :
Au centre de détention de Riom (Puy-de-Dôme) en 2002, François Korber a eu la possibilité d’acheter un téléviseur pour 150,92 euros ou d’en louer un pour 33,54 euros par mois. Très logiquement, il a choisi la première solution, bien plus économique pour quelqu’un à qui il reste au moins sept ans de détention. Transféré en 2004 à Châteaudun (Eure-et-Loir), il arrive avec ses cartons et son téléviseur, qu’il est prié de laisser à la « fouille », l’endroit où sont placés les effets personnels que les détenus ne peuvent avoir dans leur cellule. Après moult protestations, il réussit à négocier la restitution de son poste, avant d’être à nouveau transféré à Fresnes (Val-de-Marne), où il restera quatre mois, puis à Melun. Dans les deux prisons, le téléviseur est resté à la fouille et François Korber a dû payer 36 euros par mois pour en louer un. [source]
François korber multiplie actuellement les procédures judiciaires. Il s’estime victime d’une forme de racket puisqu’on le met dans l’obligation de payer pour un bien qu’on l’a pourtant autorisé à emmener en prison avec lui… 

Cette histoire n’est certes pas « dramatique » au regard des évènements qui surviennent trop fréquemment dans nos prisons.
Pourtant elle me semble symptomatique d’une forme de mépris et d’injustice à l’encontre de nos détenus alors même que la prison devrait etre un lieu où justement on apprend la justice.
Il est quelque peu facile, il me semble, de s’émouvoir de nos prisons lorsqu’il y survient un drame tout en ignorant la somme des injustices quotidiennes qui ponctuent leur existence. 

Quelles injustices ? 
C’est encore le Monde qui nous apporte des précisions à ce sujet, alors même que le contrôleur général des prisons vient de rendre un rapport particulièrement critique au sujet du quotidien des détenus. 
Il y détaille des violations quotidiennes de l’intimité des détenus. 
En garde à vue, en prison, dans les centres de rétention et dans les hôpitaux psychiatriques, M. Delarue et la vingtaine de contrôleurs de son équipe ont recensé de nombreuses atteintes à ce droit « qui est une part de la dignité humaine ». Dans tous ces lieux, regrettent-ils, « la recherche de sécurité prévaut sur la préservation de la personnalité ». En outre, « les conditions de vie génèrent en elles-mêmes des atteintes à l’intimité ».
Retenus privés de stylos pour des raisons « de sécurité », femmes privées de soutien gorge pour les même raisons, fouilles intimes répétées et en public, difficulté à accéder à des toilettes fermées… les exemples sont multiples et témoignent d’un véritable mépris pour la dignité des détenus


Bien difficile pourtant de mobiliser sur un tel sujet. 
Le « détenu » souvent assimilé à un coupable dans l’opinion, peine à émouvoir et ses tourments semblent justifiés. 
Dans les faits pourtant les personnes visées par le rapport du contrôleur des prisons correspondent à des réalités bien souvent plus subtiles. 
Car ce rapport couvre l’ensemble de la réalité carcérale et constate des violations de ce type dans des situations très variées. 
  • Les fouilles intimes sont pratiquées en garde à vue, sur des gens qui, présumés innocents, n’ont pas été présentés à un juge et seront peut être relâchés à l’issue de la mesure après avoir été mis hors de cause.
  • La surpopulation et les privations injustifiées concernent les retenus, immigrés qui n’ont d’autre tort que de n’avoir pas de papiers et attendent leur expulsion.
  • Quant aux résidents de nos prisons, près de la moitié d’entre eux s’y trouvent en détention provisoire, eux aussi présumés innocents mais en attente d’un procès. 
Même à admettre l’idée d’une atteinte à la dignité des détenus qui serait justifiée par le fait qu’ils devraient souffrir pour expier actes qu’ils auraient commis, la réalité est tout bonnement injustifiable. 

Le contrôleur général des prisons balaie d’ailleurs d’un revers demain l’idée selon laquelle ces atteintes à la dignité humaine seraient acceptables et je le rejoins : 
Pour M. Delarue, il n’est pas possible de laisser se développer sans limites les mesures de sécurité. « La sécurité, insiste-t-il, passe aussi par le respect de l’intimité nécessaire, puisque la vie dans les lieux de privation de liberté sera d’autant plus pacifiée que les droits de la personne y sont reconnus. » Cela vaut pour les établissements concernés, mais aussi pour le reste de la société : « Il n’y aura de modifications importantes en prison qu’au jour où l’opinion aura compris que sa propre sécurité passe par une amélioration substantielle de la détention. » [source]

Que ce soit à court ou à long terme des conditions de vie difficiles dans les prions sont toujours contre productives.
A court terme elles sont dangereuses car elles sont à l’origine de conflits parfois violents ou de mutineries.

A plus long termes elles sont néfastes socialement.  Il ne faut jamais oublier que le détenu d’aujourd’hui est l’homme libre de demain et que le briser en prison c’est prendre le risque de relâcher un fauve. 
  
Mais je ne suis pas sûr que cela fasse un slogan politiquement très efficace… 

MAJ le 9.04.2009 : 
Un surveillant s’est suicidé dans la nuit de mercredi à jeudi à la maison d’arrêt de Luynes près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris auprès de l’administration pénitentiaire. […] Le Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière et la CGT Pénitentiaire soulignent qu’il s’agit du neuvième suicide d’un membre du personnel de l’administration pénitentiaire depuis le début de l’année.
Quand j’ai écrit que de bonnes conditions de vie dans les prisons ca peut profiter à tous, je ne pensais pas à un seul coté des barreaux…
actu-fiction

Le pendu [actu-fiction]

Max prit une profonde inspiration avant de descendre du véhicule. 
Non pas qu’il eut peur ; bien au contraire. La peur est un sentiment où l’incertitude se mêle à à l’urgence. 
Or Max avait réfléchi depuis des semaines déjà le moindre des gestes qu’il s’apprêtait à effectuer. A présent sa seule crainte était de s’emporter au point de ne pas être capable de savourer chaque instant. 
 
C’est un hululement lointain qui finit par le tirer de ses pensées. Max ouvrît la porte de son Opel Kadett et, d’un geste assuré, tira une malle à bas de la banquette arrière. Il en retira une corde épaisse et noueuse qu’il prit un soin particulier à dénouer avant de la lover puis de la poser à terre. 
 
Ensuite, il s’approcha du sapin qu’il avait repéré lors d’une reconnaissance, quelque huit jours plus tôt, et s’arrêta une nouvelle fois à son pied pour jauger  une ultime fois de sa résistance. 

Au pied de cet arbre plusieurs fois centenaire, il ne put s’empêcher de songer de nouveau à Katrin étendue au pied d’un sapin guère différend de celui-là ; dans une robe d’un blanc de nacre, les cheveux relâchés sur les épaules dans une langueur absolue. Elle était pareille à ce jour de juillet où  ils s’étaient donné rendez-vous loin des regards, quelques jours seulement après qu’elle eut décidé de quitter Hans.