Or Max avait réfléchi depuis des semaines déjà le moindre des gestes qu’il s’apprêtait à effectuer. A présent sa seule crainte était de s’emporter au point de ne pas être capable de savourer chaque instant.
Lorsque Hans se réveilla il ne vit tout d’abord que des ombres mouvantes. Ensuite seulement il commença à ressentir un pressant vertige.
Il baissa les yeux vers le sol et fut surpris de constater la présence d’un homme à la barbe emmêlée et aux sourcils épais, assis sur un rocher à demi recouvert de de mousse, qui le fixait sans toutefois que son visage trahisse le moindre sentiment.
Les membres enserrés, Hans se balançait au bout d’une corde qui le retenait depuis le milieu de son dos à une branche épaisse qui culminait à une bonne dizaine de mètres au dessus de sa tête. Il se trouvait attaché dans une position étrange ; son avant bras gauche presque libre de se mouvoir et pourtant incapable d’attendre les nœuds épais qui le maintenaient prisonnier.
Le captif appela l’homme à terre qui continuait de le fixer sans prononcer le moindre mot. Il interrogea, protesta, appela à l’aide, et supplia enfin. Mais l’homme, impassible, faisait mine de ne pas l’entendre.
Un léger vent se mit à souffler de sorte qu’Hans commença à se balancer un peu plus vite. C’est alors qu’il identifia un poids qui se balançait lui-même au bout de sa jambe droite. Au prix de contorsions épuisantes Hans parvint à saisir la corde qui lui enserrait la cheville et remonta lentement la forme noire qui était attachée à l’autre bout.
L’homme à terre changea enfin d’expression lorsque le pendu prit le pistolet entre ses doigts sans toutefois que celui-ci parvienne à déchiffrer si son visage reflétait ou non une forme de satisfaction. Puis il se leva ouvrit un pan de son blouson.
Hans lui ordonna une nouvelle fois de le laisser descendre, puis le menaça de lui tirer dessus s’il refusait de s’exécuter. La menace était vaine. Très rapidement le captif prit conscience que dans la position précise dans laquelle ses liens l’enserraient il se trouvait incapable de menacer son ravisseur d’une quelconque manière.
Mais là n’était pas la pire des tortures.
La douleur physique n’était rien comparée aux souffrances que faisait naitre en lui la vue des traits de Katrin qui lui faisait face, resplendissante sur la photographie.
Hans eut un dernier regard pour le pistolet.
A présent sa présence paraissait évidente.
Le squelette d’un retraité allemand, qui s’était pendu au sommet d’un arbre dans une forêt et s’était tiré une balle dans la tête, a été découvert la semaine dernière, près de 30 ans après les faits.L’homme, âgé à l’époque de 69 ans, avait été porté disparu en 1980 après de vaines recherches, a expliqué lundi le porte-parole de la police de la ville de Lanshut.Mais un jeune randonneur a repéré la semaine dernière un os et l’a apporté à la police, qui a inspecté la zone et retrouvé le corps à l’état de squelette, pendu à onze mètres de hauteur sur un épicéa.« Le pistolet pendait encore au bout d’une corde le long du cadavre », a ajouté le porte-parole, Leonard Mayer, en précisant que l’identification avait pu être faite grâce à la hanche artificielle du suicidé. [source]