Je sais immédiatement que je me trouve chez moi parce que je suis assis par terre en tailleur.
Face à moi, il y a cette vielle télévision 36 cm sur laquelle j’avais branché ma Sega Master System.
Une odeur typique me signale que la cigarette de maman est en train de se consumer sur le bord de son cendrier.
Adossé sur le lit de mes parents je fais rouler entre mes doigts cette balle de golf que j’ai trouvée, enfant, sur un parking et dont je ne me suis plus séparé.
Il faut croire que ma sillogomanie n’a pas été totalement érodée par les ans.
Un chat miaule à ma gauche mais je choisis de ne pas y prêter attention.
Il y a un bruit d’assiettes dans la cuisine.
Ce doit être papa qui fait la vaisselle.
C’est étrange. Son alliance ne devrait déjà pas se trouver à ma main droite.
Le mur à ma droite a été partiellement gribouillé au stylo bille.
Dans ma chambre voisine un dessin au rouge à lèvres est caché derrière le bureau ou s’empilent devoirs, feutres et bandes-dessinées.
Le miaulement se répète et devient plaintif.
Cet animal n’a rien à faire là ; maman a toujours eu peur des chats.