Lentement, je me suis réveillé. Quelque part, étouffé sous une pile de coussins le son du réveil. Au loin, le craquement des croquettes écrasées sous le croc de mon chat. Il fait beau, c’est un évènement si l’on considère les jours derniers ; un mieux qui déjà produit ses effets et modifie peu à peu cette humeur maussade qui ne m’a guère quitté.
La
SNCF est un grève mais je m’en fous. Pas de train ce matin c’est presque la routine. Je pose un pied à terre, puis le second. Je reste assis là un instant à regarder le bleu du ciel qui se détache derrière le lent balancement du pin face à ma fenêtre.
J’ai faim. Je m’arrête un bref moment pour y penser, à cette heure c’est assez rare pour moi qui suis habituellement nauséeux au réveil. D’un geste j’allume la machine à café et sans m’arrêter je me dirige vers le frigo. C’est cela, j’étais certain d’y avoir laissé des fraises.
Changement de rythme, peu à peu mes sens sortent de leur torpeur. Le son de la télévision, le goût des fraises, la chaleur de l’eau sur ma nuque, chaque sensation me procure un nouveau plaisir.
(Tarascon sur Rhône– vue sur le château)
Puis c’est l’arrivée devant la gare, la prévisible absence de train, la montée dans l’autocar qui le remplace. La chaleur à nouveau sur ma nuque, celle du soleil, à la fois franche et agréable, ses reflets pris dans les reflets du Rhône à travers la vitre.
Je suis arrivé à neuf heures trente au bureau ce matin. Et pour une raison que j’ignore rien n’a pu jusqu’à présent entamer le moindre fragment de mon humeur.