Ciné

Terminator Salvation [critique]

Lors de sa mise en chantier, Terminator Salvation partait de l’ambition assumée de rendre à la franchise ses lettres de noblesse après un Terminator 3 oubliable. 
Il s’agit donc de la seconde franchise remise au goût du jour que les studios américains nous proposent ce mois-ci. 

Sur le papier le projet était particulièrement attirant : une direction confiée au trublion Mc G, un premier rôle campé par le charismatique Christian Bale et une volonté de décrire la guerre entre l’humanité et les machines de Skynet que l’on n’a qu’entraperçue dans les précédents films.

Autant vous le dire tout de suite, le résultat ne m’a guère convaincu.


Outre Christian Bale, le film bénéficie d’un casting d’excellente stature au sein duquel apparaissent le trop rare Michael Ironside et la toujours juste Helena Bonham Carter. 
Le film fait d’ailleurs la part belle au jeune Sam Worthington auquel beaucoup prédisent un brillantissime avenir. 

Ne restait donc qu’à écrire des personnages à la mesure de ses acteurs pour en tirer le meilleur. 

Malheureusement c’est exactement l’inverse qui se produit à l’écran puisque d’un bout à l’autre le film se désintéresse totalement du fond. 
Les personnages sont monolithiques et s’évoluent que très peu. 
Certes Christian Bale est parfait en héros froid et charismatique ,mais on était en d’attendre plus du personnage de John Connor dont on connait les traumatismes passés. 
Le rôle de Marcus Wright est certes plus écrit, mais il est d’une telle évidence que cela ne prend guère mieux. 
Quant au reste de la résistance, elle fait plus ou moins de la figuration.

 
Heureusement les scènes d’actions spectaculaires s’enchainant à un rythme effréné au fur et à mesure qu’apparait le bestiaire des redoutables robots de Skynet. 
Par instants, elle rappellent d’ailleurs la démesure jouissive de Transformers.  et constituent indéniablement le principal ressort du film. 
 
On regrette cependant que les créateurs du film n’aient pas jugé utile d’incarner un peu plus leur univers. 

Voilà le principal défaut de ce Terminator Salvation ; on quitte la salle sans s’étre attachés à ces personnages qui ‘en sont pas, sans presque rien savoir du monde dans lequel ils éloquents et avec une idée bien vague du fonctionnement de la résistance. 

Au final l’ensemble constitue un divertissement sympathique mais vraiment pas indispensable.
Ciné, la classe

Etreintes Brisées [Critique]

Certains films sonnent comme de vraies lecons de cinéma. Étreintes Brisées va encore au delà et résonne comme une authentique déclaration d’amour.
Présenté à Cannes il y a quelques jours le dernier long métrage de Pédro Almodovar est déjà sur nos écrans et c’est un vrai bonheur. 

Le cinéaste aime ses acteurs, et cela se voit.

Rarement Penelope Cruz aura autant été mise en valeur. Tour à tour rayonnante, séductrice, paumée et passionnée elle campe, actrice comme jamais,  un personnage mouvant, et émouvant qui ne laisse pas indifférent. 
 
 Dans Étreinte Brisées ce qui frappe tout d’abord c’est le soin particulier qui a été accordé à la photographie. Tour à tour rouges, mauve ou azur les pastels explosent littéralement à chaque image dans une composition qui joue à plein dans la narration. 

 

Étreintes brisées, c’est l’histoire d’Harry Caine, scénariste et écrivain aveugle. 
Seulement, Harry Caine ne s’est pas toujours appelé ainsi. Quatorze ans plus tot il était Mateo Blanco un réalisateur talentueux. 
Que s’est il passé il y a quatorze ans ?
Quel rôle le jeune Ray X qui vient à l’improviste sonner à la porte de Matéo a pu jouer dans cette histoire ?
Qu’est il arrivé à Lena l’actrice principale du dernier film de mateo ? 
Voila quelques une des question qu’aborde tout à tour un scénario complexe, et très écrit.
A travers celui-ci c’est une authentique mise en abime sur la condition de réalisateur qui apparait en filigrane, à travers laquelle Almodovar lie étroitement le cinéma à l’amour. 
 


Que dire de plus ? Ci ce n’est qu’Étreintes Brisées est un authentique beau film, de ceux qui vous accompagnent en sortant de la salle bien loin de s’oublier aussitôt.
Foncez-y. 
Ciné, star trek

Star trek [critique]

Contexte et genèse
Star Trek est un franchise particulièrement riche, bien loin de l’image un peu ringarde qu’on lui prête bien souvent en France.
Pensez-donc ; les diverses séries qui se sont succédées entre 1966 et 2005 totalisent pas moins de 28 saisons. 
A cela s’ajoutent les 10 longs métrages qui ont précédé celui de J. J. Abrams, sorti il y a quelques jours sur nos écrans. 
C’est vous dire que cet univers particulièrement riche compte de très nombreux fans de par le monde. 
 
Pourtant, la franchise semblait éprouver de réelles difficultés depuis quelques années.
Indéniablement la série  Enterprise, n’a pas connu le même succès que ses ainées, au point de s’arrêter en 2005, au terme de 4 saisons mouvementées. 
Parallèlement le dernier long-métrage (Némésis) connaissait un relatif échec au box office.
  
Dans un cas comme dans l’autre l’origine des difficultés semblait la même :
  • un univers devenu si riche qu’il semblait rebuter les nouveaux venus
  • une communauté de fans pressante au point de rejeter toute atteinte au « canon »
Cette analyse difficilement contestable a poussé les producteurs à donner un grand coup de balai dans l’équipe créative, au point de se débarrasser de Rick Berman, pourtant adoubé par feu Gene Roddenberry (le créateur de la série) et gardien de la franchise depuis plus de vingt ans.

C’est dans ces conditions que le très populaire J. J. Abrams a été chargé de relancer Star Trek par le biais d’un retour au source sensé attirer de nouveaux spectateurs peu au fait de la continuité tout en remettant sur le devant de la scène les personnages originaux mondialement connus.

Moi même fan assumé de la franchise, c’est vous dire que j’attendais  ce dernier avec un mélange d’impatience et d’inquiétude. 



L’histoire
C’est l’histoire d’un retour aux sources qui est à la fois une boucle qui se ferme. 
Nero, un Romulien venu du futur (précisément de la période à laquelle se déroulaient les derniers films) détruit le vaisseau de la Fédération qui transporte les parents de James T. Kirk. Grâce au sacrifice de son père celui-ci  et sa mère sont sont sauvés de justesse.
Cet évènement cependant va tout changer.
Devenu un jeune adulte, James Kirk intègre l’académie de Starfleet dans des circonstances bien différente de celles qui ont été relatées dans la série originale. 

C’est là qu’il rencontre ceux qui formeront plus tard le célèbre équipage de l’USS Enterprise. 
Mais Nero n’est pas le seul rescapé de la trame temporelle originale ; l’ambassadeur Spock a lui aussi débarqué du futur pour contrecarrer ses plans. 



Impressions
Ce Star Trek a incontestablement deux lectures selon que vous êtes ou non un familier de la franchise.
Dans la négative vous y trouverez un film extrêmement sympathique et divertissant, à la fois drôle, rythmé et visuellement impressionnant. 
Les scénaristes se sont clairement amusés à écrire des variations des personnages originaux à la fois plus modernes et moins monolithiques. 

Dans le même temps, ils ont manifestement pensé le scénario comme un message adressé aux fans. Des citations tirées des films et séries précédentes (le « je suis et je serai toujours votre ami » de Spock au jeune Kirk tiré de Star Trek II arrachera une petite larme à tous les fans) aux références choisies (la séquence d’escrime de Sulu) le script n’oublie personne. 
Cette accumulation sonne un peu comme une manière de montrer que les nouveaux venus n’ont pas l’intention de jeter aux orties le travail de leurs prédécesseurs.

L’histoire elle même entièrement basée sur l’idée que la trame temporelle dans laquelle la franchise s’est déroulée jusqu’ici a clairement été effacée par Nero est paradoxalement un moyen d’intégrer ce film dans la continuité, tout en adressant un message clair aux fans : « star Trek ne sera plus jamais ce que vous avez connu ». 

Par le passé, j’ai souvent trouvé les films de J. J. Abrams inutiles, creux et maniérés. 
Cette fois, je ne peux que saluer le brio avec lequel il a su fédérer autour de ce film. 
Au final le Trekkie en moi est heureux de voir l’enthousiasme qui renait autour de la franchise et mélancolique déjà à l’idée de la période qui s’est achevée. 
Snif.