Ciné, star trek

Star trek [critique]

Contexte et genèse
Star Trek est un franchise particulièrement riche, bien loin de l’image un peu ringarde qu’on lui prête bien souvent en France.
Pensez-donc ; les diverses séries qui se sont succédées entre 1966 et 2005 totalisent pas moins de 28 saisons. 
A cela s’ajoutent les 10 longs métrages qui ont précédé celui de J. J. Abrams, sorti il y a quelques jours sur nos écrans. 
C’est vous dire que cet univers particulièrement riche compte de très nombreux fans de par le monde. 
 
Pourtant, la franchise semblait éprouver de réelles difficultés depuis quelques années.
Indéniablement la série  Enterprise, n’a pas connu le même succès que ses ainées, au point de s’arrêter en 2005, au terme de 4 saisons mouvementées. 
Parallèlement le dernier long-métrage (Némésis) connaissait un relatif échec au box office.
  
Dans un cas comme dans l’autre l’origine des difficultés semblait la même :
  • un univers devenu si riche qu’il semblait rebuter les nouveaux venus
  • une communauté de fans pressante au point de rejeter toute atteinte au « canon »
Cette analyse difficilement contestable a poussé les producteurs à donner un grand coup de balai dans l’équipe créative, au point de se débarrasser de Rick Berman, pourtant adoubé par feu Gene Roddenberry (le créateur de la série) et gardien de la franchise depuis plus de vingt ans.

C’est dans ces conditions que le très populaire J. J. Abrams a été chargé de relancer Star Trek par le biais d’un retour au source sensé attirer de nouveaux spectateurs peu au fait de la continuité tout en remettant sur le devant de la scène les personnages originaux mondialement connus.

Moi même fan assumé de la franchise, c’est vous dire que j’attendais  ce dernier avec un mélange d’impatience et d’inquiétude. 



L’histoire
C’est l’histoire d’un retour aux sources qui est à la fois une boucle qui se ferme. 
Nero, un Romulien venu du futur (précisément de la période à laquelle se déroulaient les derniers films) détruit le vaisseau de la Fédération qui transporte les parents de James T. Kirk. Grâce au sacrifice de son père celui-ci  et sa mère sont sont sauvés de justesse.
Cet évènement cependant va tout changer.
Devenu un jeune adulte, James Kirk intègre l’académie de Starfleet dans des circonstances bien différente de celles qui ont été relatées dans la série originale. 

C’est là qu’il rencontre ceux qui formeront plus tard le célèbre équipage de l’USS Enterprise. 
Mais Nero n’est pas le seul rescapé de la trame temporelle originale ; l’ambassadeur Spock a lui aussi débarqué du futur pour contrecarrer ses plans. 



Impressions
Ce Star Trek a incontestablement deux lectures selon que vous êtes ou non un familier de la franchise.
Dans la négative vous y trouverez un film extrêmement sympathique et divertissant, à la fois drôle, rythmé et visuellement impressionnant. 
Les scénaristes se sont clairement amusés à écrire des variations des personnages originaux à la fois plus modernes et moins monolithiques. 

Dans le même temps, ils ont manifestement pensé le scénario comme un message adressé aux fans. Des citations tirées des films et séries précédentes (le « je suis et je serai toujours votre ami » de Spock au jeune Kirk tiré de Star Trek II arrachera une petite larme à tous les fans) aux références choisies (la séquence d’escrime de Sulu) le script n’oublie personne. 
Cette accumulation sonne un peu comme une manière de montrer que les nouveaux venus n’ont pas l’intention de jeter aux orties le travail de leurs prédécesseurs.

L’histoire elle même entièrement basée sur l’idée que la trame temporelle dans laquelle la franchise s’est déroulée jusqu’ici a clairement été effacée par Nero est paradoxalement un moyen d’intégrer ce film dans la continuité, tout en adressant un message clair aux fans : « star Trek ne sera plus jamais ce que vous avez connu ». 

Par le passé, j’ai souvent trouvé les films de J. J. Abrams inutiles, creux et maniérés. 
Cette fois, je ne peux que saluer le brio avec lequel il a su fédérer autour de ce film. 
Au final le Trekkie en moi est heureux de voir l’enthousiasme qui renait autour de la franchise et mélancolique déjà à l’idée de la période qui s’est achevée. 
Snif. 

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