Ciné

Un « phénomènes » très aérien

Dans « Phénomènes » Mark Wahlberg « voit des gens qui sont morts »… Et pas mal d’autres en train de mourir. Sans aucun doute la nouvelle réalisation de M. Night Shyamalan fait peur. J’en veux pour preuve les nombreux cris qui ont rythmé la séance à laquelle j’assistai hier soir.

La trame de base dans laquelle le film évolue est relativement simple et en même temps particulièrement originale :

Une « attaque » d’origine mystérieuse altère le comportement des gens. Le premier symptôme est la désorientation, puis rapidement ils perdent toute notion de conservation et s’infligent eux mêmes des douleurs… jusqu’à’la mort. Prise au cœur de cette tourmente, une petite famille tente de fuir avec le seul espoir de rester en vie.

Fort d’une idée aussi intéressante, M. Night Shyamalan a choisi de signer un film à la dynamique maitrisée, dans lequel se distille une ambiance stressante et dosée avec soin.

Pour ces raisons, « Phénomènes » mérite assurément d’être vu. Pas sûr cependant qu’il reste longtemps dans les mémoires. Coincé dans une narration essentiellement symbolique qui se transforme rapidement en une fable ostensiblement critique à l’égard de la société américaine post « onze septembre » le film peine par moment à prendre corps. Mark Walhberg que l’on a connu subtil et flamboyant dans son rôle mémorable « des « infiltrés » semble lui-même éprouver des difficultés à donner un relief véritable à son personnage.

A la fois aérien, stylé et intelligent, Phénomènes manque certainement d’un premier degré de visionnage ; ce corps narratif qui se contente d’emporter le spectateur pour avant tout lui faire vivre une histoire. Cette difficulté à exister dans sa double dimension explique probablement les différences si tranchées qui caractérisent les critiques que l’on peut trouver ça et là dans la presse.

En somme, Phénomènes est une fois de plus l’exact reflet de la filmographie de M. Night Shyamalan ; un homme qui indéniablement porte en lui de grands films mais ne parvient pas toujours parfaitement à leur donner à la fois une vie et un sens.



Ciné

JCVD : Jean Claude Van Damme est émouvant

La sortie de JCVD a été accompagnée d’un véritable élan de sympathie parmi les critiques.
En dépit de cela nous n’étions que 4 hier dans la petite salle de cinéma proche de chez moi.
Pourtant, c’est avec un véritable sentiment de bienveillance que je me suis enfoncé dans mon siège.

JCVD
Tiré d’un idée originale de Frédéric Taddei, le scénario se résume en quelques mots :
Jean Claude van Damme vit des moments difficiles. En plein procès pour la garde de sa fille, il rencontre de graves problèmes d’argent. Alors qu’il est venu se remettre d’aplomb en Belgique, dans la banlieue bruxelloise, son avocat le prévient téléphoniquement qu’en l’absence de règlement dans la journée il le laissera tomber. JCVD va mal. Il rentre dans une Poste et tente de retirer l’argent qui lui manque pour payer son taxi. Il se retrouve alors au milieu d’une prise d’otages.

Intelligent, le film est prétexte à un portrait de Jean Clause Van Damme, plus ou moins autobiographique et en tous cas parsemé de clins d’œil à la carrière du plus célèbre des acteurs Belges. La réalisation de Mabrouk el Mechri quant à elle oscille entre des plans d’une rare pertinence et des lourdeurs convenues. JCVD l’acteur quant à lui surprend dans l’émotion qu’il parvient à dégager aidé en cela par un texte ciselé précisément pour sa personne.

JCVD est un film attachant, certes pas un chef d’œuvre mais assurément un objet doté d’une ame qui mérite vraiment qu’on lui accorde une heure et demie de son temps.

Pour plus de détails ; le site officiel se trouve par là.
Et pour vous donner envie, voici un petit extrait :

Ciné

Un conte de Noel

Ça commence comme un conte pour enfant, avec des silhouette sur fond de théâtre de guignol avec la voix chaude d’un narrateur qui nous fait entrer dans une quasi hypnose. Les personnages eux-mêmes ont des noms tout droit sortis d’une histoire. Abel, Junon, jusqu’au patronyme Dedalus que James Joyce aurait eu le plus grand mal à renier.

Très vite cependant, l’histoire bascule dans le réel le plus froid, le plus dur.
« Un conte de Noël » est un film choral, attachant et émouvant dans lequel -c’est la loi du genre- les trames se croisent sans vraiment que se détache une histoire univoque.
Pour raconter ses personnages, Arnaud Depleschin a choisi un cadre original, celui d’une famille qui se retrouve et tente l’espace de quelques jours de panser les blessures d’une brouille de six ans entre une sœur et un frère laquelle a abouti à l’éviction de ce dernier.

Le résultat, c’est bien sûr une galerie de portraits attachants où chacun pourra retrouver les lâchetés, les jalousies et les ressentiments qui sont le lot commun de bien des familles.
Le film n’est pas exempt de défauts (la scène du tribunal de commerce est tout bonnement absurde) mais un casting de luxe et des dialogues taillés au laser suffisent à faire oublier quelques longueurs et autres imprécisions.
En somme, voila un petit bijou de finesse et d’intelligence dont il serait bien dommage de se priver.