Ciné

Un conte de Noel

Ça commence comme un conte pour enfant, avec des silhouette sur fond de théâtre de guignol avec la voix chaude d’un narrateur qui nous fait entrer dans une quasi hypnose. Les personnages eux-mêmes ont des noms tout droit sortis d’une histoire. Abel, Junon, jusqu’au patronyme Dedalus que James Joyce aurait eu le plus grand mal à renier.

Très vite cependant, l’histoire bascule dans le réel le plus froid, le plus dur.
« Un conte de Noël » est un film choral, attachant et émouvant dans lequel -c’est la loi du genre- les trames se croisent sans vraiment que se détache une histoire univoque.
Pour raconter ses personnages, Arnaud Depleschin a choisi un cadre original, celui d’une famille qui se retrouve et tente l’espace de quelques jours de panser les blessures d’une brouille de six ans entre une sœur et un frère laquelle a abouti à l’éviction de ce dernier.

Le résultat, c’est bien sûr une galerie de portraits attachants où chacun pourra retrouver les lâchetés, les jalousies et les ressentiments qui sont le lot commun de bien des familles.
Le film n’est pas exempt de défauts (la scène du tribunal de commerce est tout bonnement absurde) mais un casting de luxe et des dialogues taillés au laser suffisent à faire oublier quelques longueurs et autres imprécisions.
En somme, voila un petit bijou de finesse et d’intelligence dont il serait bien dommage de se priver.

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