Billets, brèves, coup de gueule, societé

Discrimination (commercialement) postitive

S’il est un domaine où la discrimination positive existe depuis longtemps sans toutefois faire débat c’est bien le commerce. 
C’est ainsi que l’on voit apparaitre des opérations promotionnelles fondées sur ce concept, à l’image de celle récemment relancée par cet opticien qui offre à ses clients un pourcentage de réduction proportionnel à son age ?
Rien de choquant à première vue. Les cinémas, les musées et les transports en commun pratiquent déjà depuis longtemps une tarification différente en fonction de l’age.
Voila que je découvre -certes un peu naïvement- que des pratiques discriminatoires se multiplient de manière plus ou moins insidieuse et en tout cas plus critiquable.

Il y a quelques semaines, je découvrais avec un effarement mêlé d’agacement cette pratique de la Poste qui consiste à aiguiller l’attente de ses clients selon un système de ticket qui varie selon la nature de l’opération et donc de sa rentabilité supposée.

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J’apprends à présent que certains songent désormais à employer des méthodes de bien plus grande envergure :
Ryanair n’est plus à une audace près. Après avoir envisagé de faire payer aux passagers l’accès des toilettes, la compagnie aérienne low cost réfléchit sérieusement à la possibilité de taxer les personnes souffrant d’obésité. Selon les résultats définitifs du sondage que la compagnie a lancé il y a quelques semaines auprès de ses clients, sur plus de 100.000 votants, la mesure a recueilli 29% de suffrages positifs. Une nouvelle consultation sur les moyens de mettre en œuvre cette mesure devrait être prochainement lancée. Au choix, la compagnie propose de faire payer les passagers dépassant un certain poids – 130 kg pour les hommes et 100 kg pour les femmes – ou ceux ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40, une personne étant considérée comme obèse au-delà de 30. Autres possibilités : facturer un deuxième billet aux passagers dont la taille «touche simultanément les deux accoudoirs», ou encore à ceux dont le tour de taille dépasserait 114 cm pour les hommes et 102 cm pour les femmes. [source]


Le quotidien rappelle aussi que la compagnie Air France, avait elle-même tenté en 2007 de facturer deux sièges à un client jugé trop corpulent pour n’occuper qu’une seule place s’était d’ailleurs vue sanctionner  par le TGi de Bobigny le 16.11.2007.
Il me semble toutefois nécessaire de modérer la portée de cette décision isolée .
D’ailleurs, à bien y regarder le tribunal n’avait pas condamné Air france du fait de la discrimination mais bien parce que la nécessité d’acheter un second billet du fait de sa corpulence n’avait pas  été prévue au contrat de transport  conclu entre elle et le passager. (P. 7 in fine du jugement)

Se dirige t’on vers une société où l’on facturera le transport des passagers « au poids »  au même titre que leurs bagages ?

Si je veux profiter de mes prochaines vacances, il va peut être falloir que je ralentisse sur les sandwiches.
brèves, societé

Atteinte aux convictions politiques du Téléspectateur

Gerald Dahan ne m’a jamais beaucoup fait rire.
Mais sa récente mésaventure me semble parfaitement absurde.

Vous l’avez probablement déjà lu ou entendu ici ou là :  
La régie publicitaire de France Télévisions a renoncé à diffuser un spot pour Sarkoland , dernier DVD de l’humoriste. La raison ? L’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a émis un avis négatif sur la publicité télévisée qui montrait sur la jaquette du DVD une caricature de Nicolas Sarkozy signée Cabu. [source]
La motivation de cette décision ?

Il s’agit de l’article 5 du décret N° 92-280 du 27 Mars 1992 [version d’origine, celle en vigueur] qui concerne exclusivement les « organismes du secteur public et des différentes catégories de services autorisés de télévision diffusés en clair par voie hertzienne, terrestre ou par satellite » et dispose : 
La publicité ne doit contenir aucun élément de nature à choquer les convictions religieuses, philosophiques ou politiques des téléspectateurs.
Entendu dans la Matinale de Canal + ce matin le président de l’ARPP a tenté une nouvelle fois de se justifier et m’a semblé confusément se référer à l’artilce 14 al. 2 de la loi  N° 86-1067 du 30.09.1986du  qui dispose que : 
Les émissions publicitaires à caractère politique sont interdites.
Je récapitule.
L’ensemble de ces affiches ne pose pas de problème :


Mais cette vidéo reçoit un avis défavorable au prétexte qu’elle risque de  » heurter les convictions politiques du téléspectateur » : 


La différence entre elles ?

C’est très simple ; la seconde est destinée à la télévision.
Or le législateur a pris l’habitude d’encadrer très sévèrement la publicité à la télévision jugée potentiellement plus influente, et à ce titre plus dangereuse que lorsqu’elle est diffusée sur d’autres médias.

Pour autant l’article 5 du décret de 1992 est d’une portée très générale, fallait-il l’interpréter si strictement ?
De même peut-on réellement considérer que cette publicité a un caractère politique ?

S’il n’était une tendance actuelle à l’aseptisation de la publicité j’aurais pu croire que l’ARPP a simplement eu peur de déplaire au Prince.
Mais il parait que j’ai tendance à faire du mauvais esprit…
brèves, et hop, justice

[Brève] Justice d’avant garde

Le Président du Tribunal de Grande Instance de Tarascon est un homme prévoyant. 
En effet j’apprends à l’instant que :
 » dans la perspective d’une réponse judiciaire cohérente et unifiée aux procédures de conduite sous l’empire d’un état alcoolique et sous l’emprise de produits stupéfiants qui pourraient être diligentées à l’occasion de la FERIA de Pâques « , [qui se déroule en se moment même] une audience correctionnelle exceptionnelle à juge unique se tiendra le 15 juin 2009 à partir de 08 heures 30.
Ce qui est bien avec la justice pénale d’aujourd’hui c’est qu’elle prévoit déjà de juger les délits qui n’ont pas encore été commis.

Délinquants prenez garde ;  » le futur vous rattrape » !