Ciné

Avatar [Critique]

Il eut été bien difficile ces derniers mois d’échapper à la déferlante médiatique qui a précédé la sortie du dernier long métrage de James Cameron.
Tous les superlatifs avaient déjà été employés avant même que quiconque ait l’occasion de le regarder.
Le résultat est il à la hauteur des espérances ?
Voici mon avis.
La première grande promesse d’Avatar c’est la planète Pandora, créée de toutes pièces en images de synthèse.
Visuellement (et bien que je ne l’aie pas v en 3D) c’est incontestablement impressionnant. 
Je ne vais pas jouer les blasés, nous sommes tous si habitués à présent à voir des images synthèses partout qu’il serait facile de voir des défauts ici ou là. 
Peu importe les imperfections, le rendu est crédible, et fourmille de détails qui en mettent vraiment plein la vue
Cameron a tissé autour de l’idée d’une planète à la gravité moindre que la notre pour mettre en scène un monde résolument grand
Confronter les petits humains à une faune et une flore démesurés permet au réalisateur d’obtenir une succession de plans particulièrement impressionnants.
J’ai toutefois regretté que la planète Pandora me semble si familière.
Car au final, Pandora c’est une simple version alternative de la terre, une jungle immense peuplée pour l’essentiel d’animaux qui nous disent plus ou moins quelque chose.
Cela permet certes au spectateur de s’y retrouver facilement et d’y croire sans que trop d’explications scenaristiques n’aient à être fournies, mais j’ai trouvé dommage que Pandora soit si conventionnelle… peu importe, j’irai relire les mondes d’Aldébaran
 
 
Du point de vue de l’histoire, on est encore en terrain (très connu).
Des humains qui ont fondé une colonie sur la planète Pandora afin de s’approprier ses ressources minières souhaitent déplacer une tribu afin de maximiser leur profit. 
Initialement chargé de les infiltrer pour en tirer des renseignements, Jake Sully va peu à peu s’attacher à ce peuple et devenir l’un des leurs. 
D’un point de vue scenaristique, ces sentiers ont clairement été foulés maintes fois par d’autres. 
Pas si éloigné dans son concept de « Star Trek : Insurrection« , Avatar lorgne ostensiblement vers son ainé « Danse avec les loups« , allant jusqu’à lui emprunter certaines « ficelles » narratives (par exemple le journal tenu par le personnage principal).
ar Avatar n’est ni plus ni moins qu’un nouveau western de science fiction. 
Il n’est pas besoin de réfléchir bien longtemps pour reconnaitre des « indiens » dans ces extraterrestres armés d’arcs et flèches qui combattent à cheval face à des humains unis d’armes à feu.
Au final, passée la prouesse technique Avatar n’a donc rien pour révolutionner le cinéma. Parfaitement calibré pour rassurer et tenir le spectateur par la main d’un bout à l’autre, il se révèle extrêmement conventionnel, consensuel même. 
Chaque personnage y est à sa place et n’en bougera pas. (Le directeur de la base est cupide, le Colonel est violent, Grace est avide de connaissance….)
L’histoire, linéaire, va là où elle doit, sans surprise, mais sans fausse note.  
Ces défauts étaient prévisibles, bien sùr, lorsqu’un film coute tant d’argent personne ne veut prendre de risque…
 
Mais au final, l’ensemble fonctionne étonnamment bien ; ça manque d’audace, mais c’est agréable et bien fini.
On se prend à s’attacher au couple formé par Sully et Neytiri.

C’est aussi le pendant des défauts évoqués plus haut, on ressent une réelle empathie pour les Navi bien que leurs personnages soient très peu développés ;  ce serait si bien si les « indiens » gagnaient cette fois…

Le secret d’Avatar, c’est qu’il est est à regarder avec des yeux d’enfant (comme Chandleyr donc).
Non, il n’y aura pas « un avant et un après  » comme un a pu le lire ici ou là dans une presse un peu trop enthousiaste, mais c’est beau, divertissant, émouvant et truffé de petits détails qui donnent déjà envie de le revoir.  

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