Je cours, il est 8h50 et je cours.
Des taches fraîches commencent à se former les long de ma nuque alors que je gravis les escaliers.
Lorsqu’enfin je pénètre dans la gare le dos de ma chemise a déjà pris une couleur sombre qui chasse les bienfaits de cette douche que j’ai prise voici une demi-heure.
Lorsqu’enfin je pénètre dans la gare le dos de ma chemise a déjà pris une couleur sombre qui chasse les bienfaits de cette douche que j’ai prise voici une demi-heure.
Si j’avais le temps de m’arrêter je trouverais probablement que la situation à un goût d’ironie, puisque c’est précisément le trop de temps passé sous l’eau brûlante qui est la cause de mon retard.
Alors je cours.
Et je traverse le hall sans ralentir, sans un regard au panneau central qui annonce les départs, avant de m’engouffrer dans un nouvel escalier.
Celui-ci descend, et c’est encore emporté par mon élan que je m’élance dans un couloir inhabituelle ment vide pour enfin freiner lorsque mon regard accroche l’écran qui surplombe un ultime escalier.
Je reconnais plus que je ne lis le terme supprimé là un figure habituellement la lettre E qui distingue ce quai d’où mon train part chaque matin depuis plus de deux ans.
Une ligne en dessous figure une mention qui précise que celui-ci est remplacé par un car.
Je cours.
Dans l’autre sens cette fois, mais je cours.
Dans l’autre sens cette fois, mais je cours.
Et je remonte le long de l’escalator, sans ralentir, le souffle court pour traverser une nouvelle fois le hall, sans plus d’égards que la première fois pour les éléments qui m’entourent.
C’est seulement à ce moment que je les vois.
Il sont une soixantaine, à la file le long du trottoir adossés aux barrières ou assis sur leur imposant sac de voyage.
Il sont une soixantaine, à la file le long du trottoir adossés aux barrières ou assis sur leur imposant sac de voyage.
Leur passivité contraste avec mon air essoufflé d’une manière si vive qu’elle m’en arrache un éclat de rire.
Mon train ne partira pas encore aujourd’hui.
Quant au bus, il lui faudra dix minutes de plus pour arriver.
J’aurais du rester quelques instants de plus sous la douche.
Et dire que je me croyais en retard…
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Une grève des contrôleurs et d’une partie des conducteurs de la SNCF aura lieu à partir de dimanche 20H00 et pour une durée de 24 heures, occasionnant des perturbations dans le trafic régional, a-t-on appris de sources concordantes. »Prétextant la crise, la direction SNCF de Montpellier réalise ses économies essentiellement sur l’emploi, entraînant des situations catastrophiques où de plus en plus de TER circulent sans contrôleur et régulièrement les TGV et les trains Grandes lignes sont sous-équipés en personnel et ce, au détriment de la sécurité des usagers », estime la CGT, dans un communiqué.« Cette situation crée des incohérences et les réponses de la direction sont très insuffisantes », a ajouté Sébastien Mourgues, secrétaire général des cheminots CGT de Montpellier, précisant que le préavis de grève était de 24 heures, reconductible.« La circulation des trains sera perturbée (…) pour une durée illimitée », a de son côté affirmé la direction régionale de la SNCF, affirmant que 50% du trafic TER serait assuré, essentiellement grâce à des cars de substitution. [source]
Cette fois, il me semble bien que les grévistes méritent mes remerciements…
Quoique, je vais peut être attendre ce soir.
Quoique, je vais peut être attendre ce soir.