à vif, Billets

Retombés en enfance

Il ne leur a fallu que peu de choses, un bref instant et trois flocons à la fenêtre, et ils sont retombés en enfance.  

Ils poussent des cris aigus et quittent leur postes de travail pour s’agglutiner à la fenêtre pour un bourdonner, tels insectes égarés, ils ne vous le diront pas mais tous rêvent de sortir un moment et goûter à la joie trop lointaine d’une bataille de boules de neige.

Dehors, la circulation s’est faite plus lente, et bien moins dense aussi.
Des enfants qui ont peur de conduire.
Armés de leur seul appareil photo, ils prennent soin de garder une trace de ce filtre blanc qui a pris possession du gris de leur cité.
Ils se téléphonent, s’écrivent, se twittent et s’échangent des photos monochrome, seule preuve indiscutable qu’eux aussi ils ont de la neige

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Elles leur paraissent encore plus loin les roquettes de Gaza
 et cette « guerre du gaz » qui pourtant, passionnent les journalistes depuis des jours.  

Aujourd’hui la SNCF établira probablement un record de trafic sur ses sites internet, aussi bloqués par l’affluence que ses trains par la neige. 

 

 Aujourd’hui il faudra lever la tête car entre les flocons un milliardaire passé par la fenêtre pourrait aussi vous fracasser la tête dans sa chute maladroite.

Autour de moi les bureaux ferment, les patrons renvoient chez eux les salariés qui un à un s’affolent, au fur et à mesure que s’épaissit la couche blanche qui les sépare de leur couette et leur chat.   
D’ailleurs ils n’ont plus vraiment le cœur à travailler, ils rêvent.

En route, ils auront peut être l’occasion de se poser des questions incongrues  Aussi inattendues en fait que l’application du code de la route aux luges et aux snowboards.

 
 
Des enfants, je vous dis.

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