à vif, coup de gueule

La Poste la crise et le Principe de Peter

Dans tout milieu hiérarchisé finit par atteindre son niveau d’incompétence pourvu qu’il y ait suffisamment de temps et d’échelons.

En quelques mots voila l’énoncé du Principe de Peter ce petit mais génial ouvrage dont il serait fâcheux de se priver pour ne se contenter que de sa synthèse wikipédiesque.

(non ce barbarisme n’a pas le moindre intérêt pourquoi pas Laroussien pendant que j’y suis)
Pourquoi ce livre est il indispensable ? Tout simplement parce qu’il rend philosophe, ou lucide ou tout simplement plus patient.
Nous sommes chaque jour confrontés à des illustrations du Principe de Peter, or le savoir c’est déja l’accepter.

Prenez moi au hasard… Ce matin lorsque le téléphone a sonné à 8h15 ,si je n’avais lu ce livre j’aurais pu m’énerver.

C’était une salariée de la Banque Postale chez qui j’ai encore un compte.
Pas sa banquière non. Car il faut le savoir la Banque Postale dépense des trésors d’inventivité pour dépersonnaliser les relations avec ses clients.
C’est donc une voix anonyme qui me laisse ce message sybillin sur mon répondeur
« Bonjour, c’est la Banque Postale. Un chèque de 76 euros se présente au débit de votre compte or je n’ai pas de provision suffisante pour le payer. Merci d’approvisionner votre compte avant midi ou je serai contrainte de le rejeter. »
Une rapide consultation « en ligne » de mon compte me révèle ce que je sais déjà, c’est à dire un découvert de 70 euros, conséquence nécessaire de ma vie de patachon. (oui, je suis opportuniste et alors ?)
Un calcul encore plus bref me précise que le paiement du chèque problématique amènerait mon découvert autorisé à la somme ridicule de 46 euros de trop.
La Banque Postale se propose donc de me rejeter un chèque, de déclarer ce rejet à la Banque de France, de me prélever les frais afférents (soit nécessairement plus de 46 euros) le tout à quelques jours de Noël, au titre d’un découvert record de 146 euros…
Je crois rêver.
De fait, je me pince, ce qui me confirme que tout est bien réel.
C’est d’ailleurs une bonne nouvelle. Car dans la réalité j’étais au courant de mon découvert. De sorte que j’avais pris les mesures qui s’imposaient et ordonné vendredi midi à la Banque Postale d’effectuer un virement en provenance de mon compte épargne vers mon compte courant.
Or -nouvelle révélation- le relevé électronique de mon compte ne présente nulle trace dudit virement.Je décroche donc mon téléphone et endure avec patience, beaucoup de patience une mélodie sans âme.
Finalement c’est une voix fluette et féminine sans grand rapport avec celle de mon répondeur qui m’accueille.

Je lui explique la situation elle se contente de regretter que je ne puisse lui préciser qui m’a appelé.

Devant mon insistance elle me met « en attente ».Retour de la petite musique. Véritable impatience cette fois de mon coté.

Puis retour de la voix fluette qui me parait décidément bien jeune au téléphone. Elle m’indique que la ligne de sa supérieure est occupée. je comprends qu’elle refuse de me parler.
Elle m’explique qu’il n’y a pas de solution, qu’il faut que je vienne approvisionner mon compte en espèces avant midi. Elle hésite à en appeler à la colère divine mais le trémolo dans sa voix suffit bien à l’évoquer.
Je lui rappelle que l’épargne dont je dispose dans sa banque devrait suffire à rassurer sa supérieure mais apparemment peu lui chaud.
J’hésite à me lancer sur le terrain du droit du chèque puis je me ravise.
En lieu et place je choisis de m’indigner du délai anormalement long pratiqué par la Banque Postale en matière de virement et finit par lui faire entendre que sa banque est seule responsable de mon découvert.
Devant mon insistance elle dérange à nouveau sa supérieure qui consent à me faire la faveur de laisser passer le chèque.
Avant de raccrocher la voix fluette me salue et me confie qu’elle doit encore passer une centaine de messages identiques à celui laissé sur mon répondeur.

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