En transmettant des savoirs, les manuels scolaires proposent des représentations de la société. Ils peuvent véhiculer des représentations stéréotypées qui peuvent être à l’origine des discriminations.
De manière générale, l’étude relève la présence de stéréotypes dans les manuels scolaires quelles que soient les disciplines enseignées y compris l’éducation civique.
L’image des hommes et des femmes continue de subir un traitement différencié moins valorisant pour les femmes.
Les personnes d’origine étrangère représentées sont montrées le plus souvent dans des situations dévalorisantes et/ou de pauvreté.
Le handicap est rarement évoqué.
Les seniors sont souvent associés à des représentations liées à la maladie et à la dégénérescence du corps. Ces représentations ne sont pas compensées par d’autres images positives sur leur rôle citoyen et leur apport dans la famille.
L’impasse est faite sur le sujet de l’orientation sexuelle.
Que cette situation soit problématique est un fait. Mais j’avoue être d’un grand scepticisme quant au solutions proposées :
« Il faut changer les représentations », en allant même « un peu au-delà de la réalité à un moment donné », afin de « donner une image en ligne avec l’ambition qu’on a pour la société », a affirmé M. Schweitzer.Pour cela, la Halde demande à l’Education nationale que la prévention des discriminations soit présente dans tous les programmes de la 6ème à la terminale et que les enseignants aient une « formation spécifique » à ce sujet.Aux éditeurs de manuels, elle recommande notamment que les personnes « qui souffrent d’une représentation le plus souvent négative soient illustrées dans des situations ordinaires et non systématiquement négatives ».« Ces recommandations vont dans le bon sens. Montrer des contre-stéréotypes et la société telle qu’on voudrait qu’elle soit, on va en tenir compte », a réagi auprès de l’AFP Pascale Gélébart, du Syndicat national de l’édition.
Je ne prétends pas avoir de réponse défintive à la question, mais vraiment je m’intérroge. Est-ce vraiment le role des manuels scolaires que d’aller « un peu au-delà de la réalité à un moment donné » ou de plus fort « donner une image en ligne avec l’ambition qu’on a pour la société » et monter « la société telle qu’on voudrait qu’elle soit ».
Dans ces conditions il ne me semble pas inutile de tracer une ligne. De définir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.
Les manuels scolaires doivent-ils continuer à rendre compte compte de « la norme » qui avant toute chose n’est rien d’autre que la situation la plus fréquente ?
Ou doivent-ils s’engager dans un processus volontariste, une discrimination positive appliquée à l’éducation ?
A première vue j’aurais tendance à préférer la première option qui me semble reposer sur un critère plus objectif.
Car l’hypothèse contraire reviendrait à insérer une manipulation volontaire et active de l’éducation dans le domaine de l’acceptable.
Mais je suis peut être pessimiste…