Au centre du jardin, se détachait un large espace de forme circulaire. Deux longues rangées d’arbustes en fleurs délimitaient un chemin qui permettait d’y accéder. A chacun de ces arbustes était posté un garde en tenue d’apparat. Une armure dorée, finement ciselée et ornée d’une feuille sculptée dans un métal à la couleur noire et brillante leur couvrait le corps. Leur tête était couverte d’un casque qui ne laissait qu’entrevoir chacun de leurs yeux et dont le sommet était surmonté d’arbres majestueux coulés dans des métaux aux couleurs variées. Le petit groupe s’avança jusqu’au centre de la place. Le pourtour de cette dernière était constitué de larges bancs sur lesquels une foule de courtisans se pressaient et murmuraient au passage des prisonniers.
Arrivés au centre de la place, Nicolas, Yolas et leurs compagnons furent surpris de reconnaître les deux étrangers dont le comportement grossier avait été pour beaucoup dans leur arrestation.
Sur un trône d’un bois précieux à la forme ciselée et aux reflets d’ébène siégeait le Krontir. C’était un être flasque à la silhouette pesante et au visage poupin. Nicolas eut le plus grand mal à se retenir de rire lorsqu’il le vit. L’enfant imaginait mal comment un homme aussi laid et ridicule pouvait posséder une autorité telle que le Krontir semblait avoir sur les habitants d’Utopia. Yolas grogna vivement lorsqu’il le vit. Le Krontir, saisi d’un mouvement de panique appela les gardes à l’aide. Il fit empoigner, puis, attacher le Draco et alors seulement, l’audience put réellement débuter.