C’est probablement de là que vient le problème en fait. Dès lors que les contrôleurs agréables tendent à devenir la norme : les abrutis se donnent d’autant plus de mal afin de ne pas se fondre dans la masse.
Lorsque je suis monté dans le TER 76409 ce matin, je ne croyais vraiment pas risquer une prune. J’avais pris mon billet, ma carte de réduction et mon plus beau sourire. Il me semblait que cela pouvait suffire ; la plupart des gens prennent le train avec moins que ça.
La demoiselle qui m’a poinçonné mon billet justement était précisément de ceux -là. Il faut dire qu’en tant que contrôleur, avoir un billet de train relève du pléonasme. Mon billet justement, c’est ce qui lui posait problème.
A ce stade du récit, il est nécessaire que je précise le fait que ce matin j’ai pris mon billet dans un distributeur automatique qui ressemblait plus ou moins à ça :
Et bien en fait, moi aussi c’est à peu de chose près ce que je me suis demandé. Pour contrôleuse cependant, la chose semblait revêtir une importance capitale. Car voila, n’ayant pas la moindre idée de la tarification le jour –d’affluence- à l’occasion duquel je circulais j’avais opté pour le tarif maximal lorsque la machine ‘avait interrogé à ce sujet.
Or, ainsi que mon insistante contrôleuse me le fit remarquer la tarification applicable au moment où je circulais était celle de la tranche inférieure. En somme, j’avais payé mon billet vingt cinq pour cent trop cher et c’est précisément ce qui me rendait suspect.
J’ai mis près de dix longues et éprouvantes minutes à me tirer d’affaire, confronté que j’étais à une contrôleuse aigrie et suspicieuse, intimement et définitivement convaincue que j’effectuais mon second voyage de la journée muni du même billet.