à vif, Billets, brèves, coup de gueule

Le management panier à salade

Il y a de cela quelques mois, un ami cadre dans un groupe de taille importante me téléphone. Il  a le cafard, ca transpire dans sa voix. 
Sa direction vient de lui donner l’ordre de se séparer de l’un de ses subordonnés. 
Il ne s’agit pas d’un renvoi mais d’une mutation forcée, à quelques quarante kilomètres, effective sous huit jours. 
Forcément, je passe la conversation en mode juridique, judiciaire même. Je martèles mots « Prud’hommes » et « modification unilatérale du contrat de travail » de manière à ce qu’il soient retenus, et de préférence transmis. 
Puis je comprends que le salarié en question se trouve lui aussi à l’autre bout du fil, assis à coté d’un téléphone dont le haut parleur diffuse mes exclamations depuis bien cinq minutes. 
Et puis, au terme terme d’un entretien tendu, je comprends que mon indignation ne sert à rien.  Pour le salarié en question le problème est d’une simplicité désarmante : s’il refuse sa mutation il sera licencié. 
Peu importe que cette mesure soit une violation flagrante du code du travail.
Pour lui, saisir le conseil des prud’hommes signifie perdre son emploi, pour obtenir gain de cause sans doute, mais pas avant des mois… au mieux. 

Or, il ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs mois, pas avec les charges qui sont les siennes. 


reverie

Dans la chaleur d’un vert infini

[Le texte et les photos qui vont suivre constituent ma participation -tardive- a l’inspiration Part. III lancée sur Selenite – Le principe est simple : proposer une création originale sur un thème (musical) imposé : avant toute chose, cliquez donc sur ce lien pour lancer la chanson
[EDIT le 26.09.2009 – les autres résultats sont en ligne]

J’ai les pieds nus et je cours. 
Mon souffle est réduit à presque rien, mon cœur frappe comme un marteau.
Il y a ces quelques gouttes de sang aussi qui perlent le long de mon visage en souvenir d’une branche dont je me serais passé de faire la connaissance. 
Je n’ai pas de temps à perdre à m’occuper de ce sillon qui s’est creusé dans ma joue.
Je cours. 

Bientôt, la piste remonte et devient rocailleuse, mais je ne ralentis pas : je ne peux pas ralentir.
Une pointe se glisse au creux de mon talon. Une foulée puis une autre et ma chair consent à lui rendre sa liberté, au prix de quelques gouttes de sang.
Quelques gouttes de plus. 
Je les sens derrière moi, calmes, déterminés, tout le contraire de moi à l’instant. 

Chaque chose est comme elle doit, ils sont chasseurs, je suis la proie.
Pourquoi les choses sont elles ainsi ? Je ne le sais pas.
C’est peut être aussi bien.