Depuis l’adolescence je bois du café. Beaucoup. Souvent. Alors lorsque j’ai pris mon premier appartement, j’ai très logiquement fait l’acquisition d’une jolie cafetière expresso. C’était en 2000, presque dans une autre vie. Huit ans seulement c’est long, surtout pour une cafetière. Peu à peu le café s’est fait moins bon sans que réellement j’y prenne garde. Et puis la machine « Nespresso » est arrivée au bureau. Plus précisément dans mon bureau. Alors forcément je me suis fait du café. Beaucoup. Souvent.
C’est à partir de là que le goût de mon café a commencé à me sembler bizarre. Il faut dire que les gars de chez Nespresso quant ils ne tournent pas des publicités avec des acteurs connus ils le soignent leur café. Ajoutez à ça que boire un Nespresso c’est se sentir valorisé. Si si, je vous jure. Dès la commande, on se sent très important, puisque l’on n’est pas un simple client mais un « membre du club Nespresso », on a le sentiment d’avoir été Élu.
Et puis il y a ce geste délicieusement régressif. On se sent bébé à nouveau lorsqu’on enfonce se petit bloc de couleur dans le trou réservé à cet effet.
Alors hier soir quant j’ai tout naturellement proposé à Dulcinée d’aller acheter une de ces cafetières, je ne m’attendais pas à ce me qu’elle fasse des yeux si noirs.
Et pourtant, sa liste d’arguments ma convaincu, et nous avons donc fait l’acquisition de cette charmante bestiole :
J’ai l’impression d’être retourné dix ans en arrière.
Je vais chez le marchand du coin me faire moudre du café.
Je m’en mets plein les doigts.
Je bois toujours autant de café.
Sans oublier le meilleur : je viens de me souvenir que le café a été un truc populaire pas cher et convivial !