Billets, info

La proposition 8 : l’autre symbole electoral

Hier les américains ne votaient pas seulement pour leur président.
Dans chaque état ils devaient en outre décider du sort d’autre enjeux nationaux…

En plus de choisir leur président et leur vice-président, les Américains sont appelés à désigner leurs élus des deux Chambres du Congrès. Ils renouvelleront le tiers du Sénat, soit 35 sièges sur 100, et la totalité de la Chambre des représentants, soit 435 sièges. [source]

… ainsi que des questions d’une importance plus locale.

Les électeurs d’une trentaine d’États devront également se prononcer sur diverses propositions, variant d’un État à l’autre. En tout, plus de 150 questions, portant sur des sujets aussi divers que le mariage gay, l’avortement, la taxation ou les droits des animaux de ferme, seront soumises à l’électorat. [même source]

Parmi tous ces scrutins c’était le vote des électeurs californiens qui était le plus attendu.
Ceux-ci étaient appelés à se prononcer sur pas moins de douze propositions relatives à des sujets aussi divers que l’avortement des mineures ou les énergies renouvelables.
Mais la mesure qui provoquait le plus d’émoi était de loin la proposition 8 intitulée « Eliminates Right of Same-Sex Couples to Marry » et qui vise à insérer dans la constitution de l’Etat de Californie une prohibition du Marriage Homosexuel qui y est autorisé depuis une retentissante décision de la cour suprème de californie rendue en Mai 2008.

Le sujet est extrêmement sensible dans l’État de Californie, et plus particulièrement à San Francisco qui a une communauté homosexuelle particulièrement nombreuse.
Il a également suscité une bataille médiatique féroce menée par les lobbys conservateurs.
[ca fait peur, hein ? ]
En face une vive opposition des lobbys homosexuels mais aussi des sociétés de renom au rang desquelles figurait notamment Google et Apple (vous voyez de quoi il s’agit ? Deux petites start-up qui démarrent.)
Barack Obama quant à lui avait choisi d’adopter la position du « ni-ni » sur le sujet .

Le nouveau président Etasunien s’était en effet retranché sur simple position de principe, en arguant du fait que la constitution sert à accorder des droits et pas à en enlever.

Il s’est ainsi très pudiquement déclaré contre le mariage Gay mais également contre la proposition 8 lors d’une interview accordée à… MTV.
C’est dans ce contexte que la proposition 8 a été adoptée aujourd’hui d’une très courte tête alors même que les même électeurs californiens plébiscitaient Barack Obama.
Voila un symbole qu’il s’agit de mettre en parallèle avec celui que représente indéniablement. la victoire de Barack Obama.
Et aussi de quoi relativiser ces slogans sur l’évolution des mentalités aux Etats-Unis qui fleurissent un peu partout sur la toile
Billets, et hop

Parfois une grève ca me fait plaisir

J’ai depuis longtemps l’intime conviction que le conflit social est une discipline relativement sclérosée en France.
Peu importe le bien fondé des prétentions des parties ce qui m’interresse c’est la manière dont ce déroule le conflit. Je l’ai déja écrit ici il me semble que dans une stricte recherche d’efficacité les protestaires de tous autres doivent trouver des manières d’agir innovantes s’ils souhaitent que leur mouvement ne soit pas inutile.

D’autant que dans le camp opposé les choses bougent à grande vitesse.
Il y a d’abord les très médiatisées création de services minimum par l’Etat dont l’effet reste toutefois contrasté selon les secteurs.
Il y a aussi la réactivité des chefs d’entreprise qu’il ne faut pas négliger.

Prenons le mouvement de grève des NMPP qui agite en ce moment la presse Francaise…

Si vous n’avez pas suivi l’affaire, en voici un bref résumé trouvé sur Le Monde
Le mouvement de grève avait été lancé mercredi matin par le Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) des NMPP pour protester contre un plan de restructuration de la direction, baptisé « Défi 2010 » et qui prévoit notamment la fermeture ou la relocalisation de centres de traitement de la presse, ainsi qu’un plan de départ de 350 personnes sur les 3 000 salariés que compte le groupe. Le syndicat demande l’ouverture de « vraies négociations ». Au cours des derniers mois, les ouvriers du Livre des NMPP ont multiplié les mouvements pour réclamer des solutions alternatives et notamment le maintien d’un grand centre de traitement des magazines.
Face à ce mouvement, dont la pertinence n’est pas le sujet de ce billet, les patrons de presse qui s’estiment « pris en otage » par les grévistes s’organisent. 
C’est ainsi que depuis deux jours les principaux journaux sont disponibles gratuitement sur le net.


La pratique est intéressante à plusieurs titre pour les journaux. 
Elle leur permet tout d’abord, par le biais de la gratuité de toucher un public qui ne les lit pas d’habitude. 
(Pour ma part c’est dans ces conditions que j’ai lu aujourd’hui « les Echos », un journal qui ne figure pas dans mes lectures habituelles…)
Elle leur permet aussi de livrer certains de leurs abonnés  par voie électronique
Elle leur permet surtout de limiter les pertes financières puisque les publicités insérées dans ces journaux sont payées « à la page vue » (elles aussi). 


Voila donc une belle stratégie de contournement qui aboutit pour les groupes de presse à limiter l’impact de la grève sur leurs finances et qui (disons-le) pour le coup me fait assez plaisir.

Ce n’est pas tous les jours en effet que j’ai la possibilité de lire gratuitement et sans bouger de mon siège : 
La Croix (PDF) Le Figaro (PDF) Libération (PDF) Les Echos (PDF) La Tribune (Html) L’Equipe (PDF)
Vous savez quoi ? A l’instant j’ai une furieuse envie d’embrasser l’un des grévistes du syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) des NMPP. 
Merci.
Billets, grumph

La victoire du chauvisnisme sur les droits et la raison

Je ne suis pas le dernier à élever la voix lorsqu’une réforme désastreuse se profile à l’horizon. 
Mais je dois concéder mon pus parfait agacement au vu de ce qui vient de se produire. 
Parce que voir un gouvernement  s’obstiner lorsqu’on oppose les droits de l’homme, ou ceux de la défense et dans le même temps céder face au chauvinisme le plus primaire c’est au mieux irritant.
Hier le ministre de l’intérieur Michèle Alliot Marie a en effet  : 

« accepté qu’un numéro de département figure obligatoirement sur les futures plaques.
La ministre a précisé que le propriétaire du véhicule serait libre de choisir le numéro du département « avec lequel il ressent les attaches les plus fortes ». [source]

Pas de malentendu, je n’ai rien contre nos actuelles plaques d’immatriculations.
En fait j’aimais bien les anciennes avec leurs lettres acier sur fond noir. 
Mais cela n’a en réalité que peu de rapport avec ce qui m’agace.
 
Car à bien y regarder, je ne vois pas de raison sérieuse au « lobbying » qui s’est mis en place, notamment par le biais du collectif  collectif  jamais sans mon département auquel se sont joint pas moins de 221 parlemetnataires. 
Que l’on soit attaché à sa plaque d’immatriculation est une chose que je peux comprendre, mais à bien y réfléchir le changement de  relève de l’anecdote.
On m’opposera bien sûr le spectre de la possible disparition des départements, ce vieux projet dont on reparle pas mal il est vrai ces temps-ci. 
Mais à bien y réfléchir même cet argument ne tient pas, car le maintient du « numéro » des départements n’empêche pas la disparition ou la suppression des pouvoirs des collectivités territoriales qui leur correspondent.
 
En réalité je ne vois là que chauvinisme et réflexe pavlovien de résistance farouche au changement.
J’aurais aimé voir fleurir une telle mobilisation, une si belle union lorsque des sujets réellement importants étaient en jeu.
Ca me fait un peu de peine, en fait, de voir le français bien  plus attaché à son terroir qu’a ses droits. 



Mais il va peut etre falloir que je m’y fasse…