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Manifestations lycéennes et catharsis

Je regarde depuis quelques jours ces images de lycéens qui défilent avec le regard amusé et un peu attendri du vieux con de 26 ans qui défilait à leur place il y a (déjà ?) dix ans.

Ils ont de quoi se réjouir à priori d’avoir en quelques jours déjà fait reculer un ministre qui pour ne pas avoir enterré sa réforme sur le principe l’a précisément tuée dans les faits.
 
Car on sait bien ce que signifie un ministre lorsqu’il renvoie aux calendes grecques cette réforme de la classe de seconde qui a mis le feu aux poudres. 

 

Mais il y a plus dans ces revendications lycéennes qu’une simple opposition à une réforme. 
Il y a plus aussi que la manifestation du simple esprit contestataire adolescent qui les fait défiler dans la rue comme il y a des années, comme il y a quelques mois
 
Ce n’est pas moi qui le dit. Ce sont eux dans Le Monde
Pour les lycéens hostiles à la « réforme Darcos », le jeudi 18 décembre, deux jours avant les vacances de Noël, devait être, avec des manifestations dans toute la France, une nouvelle date mémorable dans un mouvement qu’ils assurent être encore en phase ascendante. Le report d’un an de la réforme, annoncé lundi par le ministre de l’éducation, qui promet de « tout reprendre à zéro », est considéré par eux comme une première victoire en même temps qu’un « piège » dont il leur faudrait se garder. [source]
Et moi je ne peux m’empêcher de voir dans cette défiance à l’égard de l’État qui ressort de ce discours quelque chose de plus vaste et de plus en plus partagé dans la société Française.
 
Car à bien y regarder leur discours, pour être plus passionné, n’est pas bien différent sur le fond de celui que j’entends tous les jours, de la rue à la gare, puis du train au bureau.
 
Les suppressions de postes, le recul du service public, le repli de l’État dans des sphères où il avait jusque là un rôle de premier plan.
Voila qui a il me semble un écho avec l’actualité nationale dans ce qu’elle a de plus globale.
 
 [source]
   
Nos gamins manifestent et à bien y regarder c’est un changement de société qu’ils critiquent.

Alors j’ai dû mal à regarder ces images de lycéens qui défilent autrement que dans une fonction cathartique.  
 

Et comme en 2005 lors de la contestation du CPE c’est le malaise de toute une frange de notre pays qui, faute de trouver à s’unir autour d’un projet de société alternatif, se cristallise dans ces adolescents.

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