Billets

Pédagogie d’un mouvement social

Au tout début de ce blog j’ai écrit ce billet  dans lequel je pestais abondamment sur l’inefficacité de ces grèves à répétition qui sous prétexte de jouer « le bras de fer » avec un employeur ou le gouvernement (ce qui revient parfois au même) refusent de tenir compte de l’usager/client.
Ce n’est pas que je sois hostile à l’idée meme de grève. 
Non. Ce qui me chagrine c’est le manque de finesse avec lequel elle est trop souvent pratiquée.
Je m’explique : alors qu’au temps du front populaire la grève se résumait à une pression économique des salariés à l’encontre de leur employeur elle comporte de nos jours nécessairement une dimension médiatique.
Le public est désormais une composante essentielle du « bras de fer » se l’aliener revient à desservir sa cause, à rendre légitime la pression de celui qui s’oppose à la grève.

A l’inverse, l’exemple pas si ancien des grèves causées par la réforme morte en couche du CPE a démontrer qu’un vif soutient populaire pouvait faire basculer un mouvemetn social vers le succès.
En face de ces faits objectifs il était somme toute désolant de voir les organisations syndicales proposer sempiternellement la grève comme seul moyen de contestation alors meme qu’elle n’est pasd le moyen le plus efficace de faire passer le message voulu. 

C’est donc avec une joie non feinte que j’ai lu cet article sur le nouvel obs tout à l’heure :

Une intersyndicale de l’Education nationale a lancé mardi 26 août au soir un appel à une « journée nationale d’action » pour le 11 septembre, sans « appel national à la grève » mais avec des possibilités d’actions diverses pour protester notamment contre les suppressions de postes.
« Il y aura des problèmes à la rentrée, on le sait tous. On pense que les collègues vont vouloir, dans beaucoup d’endroits, réagir. Et donc, on s’est donnés un cadre national pour fédérer toutes ces initiatives », a expliqué à l’Associated Press le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), Gérard Aschieri.
A l’instant je me prend à rêver de profs en train d’expliquer pourquoi ils sont en colère au lieu de faire grève chez eux sans clairement s’expliquer, sans totalement s’engager.

La pédagogie après tout c’est sensé être leur truc non ?
Reste donc à attendre le 11 septembre…  et avec un peu de chance, mes espoirs ne seront pas décus.

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