à vif

La maison s’écroule

Une grosse angine c’est un peu comme une maison pas entretenue depuis longtemps.
Il y a le robinet qui plique, qui ploque, incessamment. C’est agaçant. irritant même. Surtout pour le nez qui du coup s’effrite comme une peinture trop défraichie.Ca finit par peler et s’étaler en résidents blancs et tristes en laissant les cloisons (nasales, bien entendu) découvertes et pitoyables.
Il faut dire que l’isolation n’arrange rien. En cette saison la température intérieure peut facilement avoisiner les 40° jusqu’à plonger l’occupant des lieux dans un semi brouillard similaire en tout points à celui qu’exhale parfois ce rôti resté bien trop longtemps au four.

Alors on se cloitre, on se couvre, on se découvre pour mieux s’endormir dans ce demi sommeil qui repose si peu. 

Dans un décor si austère, l’apathie s’installe rapidement, au point que la télévision devient une douce compagne. De celles qui vous bercent, vous hypnotisent de leurs voix déja lointaine.

Pourquoi sortir alors que sur l’écran se succèdent 18 documentaires sur les merveilles des chateaux de la Loire ? De quoi parler alors que l’Egypte et ses dunes sont comme à portée de la main ?

Parfois, lorsque les douleurs dans la gorges se font par trop vives on aimerait pouvoir vendre, acheter un autre corps un peu plus lumineux un peu peu plus harmonieux.

Il serait au bord de la mer tout en pierres lisses et finement taillées.

Il serait plus neuf, plus beau et bien sùr n’aurait jamais d’angine.

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