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Quoi de mieux que les éléctions pour sauver l’Europe ?

Rappel des faits ; les 13 juin dernier les irlandais ont refusé la ratification du traité de Lisbonne à l’occasion d’un référendum. C’est la seconde fois depuis 2005 qu’un tel traité est rejeté ; les souvenirs du « non » français au « traité à valeur constitutionnelle » sont d’ailleurs dans toutes les mémoires.
Après deu tels évenements, il me semble que la raison devrait pousser n’importe quel homme sensé à s’arrêter un instant pour asseoir sa réflexion afin de tenter de comprendre le problème. Or, force est de constater que c’est exactement l’inverse qui se produit. Les propos de notre secrétaire d’Etat aux affaires Européennes repris ce matin dans le Nouvel Obs en sont d’ailleurs une bonne illustration :
« Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet a fait état mardi d’un « consensus » parmi les Etats-membres de l’Union européenne pour poursuivre le processus de ratification du traité de Lisbonne malgré le « non » irlandais ».
Il faut avouer que pareil comportement a de quoi agacer. Comment en effet interpréter une telle obstination à passer outre un vote si récent autrement que comme un violent déni de démocratie ? Moins près de nous ; il faut consentir que l’existence même du traité de Lisbonne soutenu à bout de bras par Nicolas Sarkozy portait en lui même un mépris du résultat du vote de 2005 qui a de quoi agacer jusque dans les rangs des plus fervents partisans de la construction européenne.

Mon opinion personnelle vous regarde puisque naturellement elle a vocation à teinter mon propos. je dois donc vous préciser qu’aussi loin que je m’en souvienne j’ai toujours toujours été un « Europeiste » (il parait que ce barbarisme existe maintenant) convaincu. Ce fait précisé, il faut aussi que je vous dise que si elle me parait profondément antidémocratique je comprends l’opiniâtreté de nos dirigeants à faire passer « au forceps » une réforme des institutions à laquelle personne ne comprend grand’ chose.

Le mécontentement populaire qui se manifeste est à mon sens indissociable de cette incompréhension, car les institutions européennes fruits de nombreux traités et de consensus aussi difficiles que complexes sont profondément complexes. Les plus courageux feront un tour sur ce site qui tente en quelques mots de résumer la situation des dites institutions, ils liront aussi ce court article qui résume (très) succinctement la singulière répartitions des pouvoirs au sein de l’Union. Les autre me croiront sur parole si je leur affirme que le cours d »institutions européennes » n’était pas ma matière préférée à la fac.

Si nos dirigeants s’obstinent envers et contre tous c’est parce que les institutions ne sont pas simplement incompréhensibles. Telles issues du traité de Nice elles sont aussi particulièrement inefficaces de sorte qu’il y a urgence à en sortir.

Plutôt que forcer les choses et de tenter de contraindre les peuples, il me semble que les élections Européennes de 2009 constituent une occasion unique de relancer « au fond » le débat sur les institutions dont il serait dommage de ne pas profiter.

Pourquoi après tout ne pas réfléchir à une manière plus démocratique de réformer les institutions ? Élire des députés sur un projet politique et leur confier le mandat de rédiger une constitution sur la base de ce projet serait probablement une belle manière de ressouder les peuples autour d’un projet commun. Ce serait une belle idée. Une idée… « révolutionnaire » même !

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