Lorsque Kardoum et Nolwa débouchèrent devant le Pilon Doré, il furent surpris de constater que Yolas ne les avait pas précédés. Le Draco et ses passagers arrivèrent quelques instants après eux. Les nombreuses circonvolutions qu’ils avaient effectuées au travers des rues d’Utopia les avaient grandement retardés. Les compagnons pénétrèrent tous ensemble à l’intérieur de l’auberge.
Comme Kardoum l’avait redouté, le Pilon Doré était plein d’hommes de femmes et d’enfants en armes. Le caractère du patron du Pilon Doré était bien connu au sein de la population d’Utopia, et nombreux étaient ceux qui avaient prévu Sa tentative d’évasion. Les compagnons furent rapidement encerclés. ? Nolwa tenta une nouvelle attaque, mais seule une partie des assaillants furent touchés. Les autres se jetèrent sur le petit groupe qui, en dépit des coups de griffes et de crocs répétés de Yolas se retrouva rapidement noyé sous les assauts adverses.
Tout semblait perdu…
Flou…
Le décor s’estompa….
Nicolas se réveilla à nouveau au cœur de la clairière. Ses quatre compagnons l’accompagnaient. Toutes leurs blessures avaient miraculeusement guéri. Aucune trace de leur affrontement ne subsistait.
Elle surgit alors d’un bord de la clairière. Il sembla à Nicolas que c’était précisément le bord d’où Yolas lui avait cueilli son premier repas au cœur de la grande forêt, mais il n’en était pas très sûr. De toute manière, ça n’avait pas une grande importance. Elle devait avoir près de quarante ans, elle portait une longue robe blanche, et elle était d’une beauté limpide. Elle s’avança vers le petit groupe. Nicolas prit la parole le premier.
-Bonjour madame. Excusez-moi, sauriez vous comment nous sommes arrivés jusqu’ici ?
-Bonjour mon grand. Je suis désolé, mais je ne peux pas répondre à ta question, toi seul le peut.
-Je ne suis pas sûr0 de comprendre.
-Tu es ici parce que tu l’as voulu, voilà tout.
-C’est la seconde fois que je me retrouve à cet endroit sans comprendre comment.
-Peut être que tu ne te poses pas les bonnes questions…
-Quelles questions ?
-Plutôt que de savoir comment tu es arrivé ici, je crois que tu devrais te demander pourquoi tu es ici… Et où se trouve cet ici.
-Je ne comprends pas.
-Tu es ici parce que tu l’as voulu mon grand. Ici c’est chez toi. Nous existons tous parce que tu l’as voulu. Tu as crée ce monde.
-Alors, on est tous dans ma tête ?
-Oui. C’est d’ailleurs la raison des pertes de mémoire dont tu souffres. Tu as toi même choisi d’oublier, parce que tes souvenirs et ce monde ne peuvent coexister.
-Comment vous savez pour ma mémoire ?
-Ca ; je viens de te l’expliquer. Mais réfléchis un peu… tu aurais pu comprendre où tu te trouvais bien plus tôt si tu t’en étais donné la peine. D’ailleurs, si tu avais fait attention ; la ressemblance entre le nom de Yolas et le tien aurait pu te mettre la puce à l’oreille.
Nicolas marcha quelques instants, puis s’assit au cœur de la clairière, et s’endormit.