Sophie est rentrée vers dix huit heures, c’est à dire plus tôt qu’à l’habitude. Elle était aussi surprise que ravie lorsque je lui ai remis son cadeau. Je lui ai alors proposé de l’emmener au restaurant. Elle a timidement accepté. J’ai rapidement compris, la raison de ce manque d’enthousiasme. Après une très mauvaise journée, Sophie avait tout d’abord prévu de se reposer ce soir, tout simplement. Elle avait cependant accepté ma proposition, comme un moyen de me faire plaisir et de se détendre à la fois.
De mon coté, j’étais encore secoué par la conversation que j’avais eu au cours de l’après midi avec Maximilien Huet de Francart.J’étais partagé entre un sentiment de rejet, devant le mépris qui émanait de ses propos et la rationalité imparable de sa position. J’avais envie d’en faire part à Sophie, cependant, une fois encore, je me retins de le faire. Une part irrationnelle de moi-même était intimement convaincue que si je faisais part d’un détail réel des mes journées en compagnie de mon employeur, une intuition presque magique naitrait en elle, et ferait immédiatement connaître l’entière vérité à Sophie.
Ce soir là, mon mensonge paya. En effet, il laissa une occasion et du temps à Sophie pour me faire le récit des évènements de sa journée. J’écoutais longuement le récit des reproches et des réclamations de son patron, la liste de ses efforts oubliés par sa direction. J’ai taché autant que possible de ne pas l’interrompre, de l’écouter plus que de la conseiller. Je crois qu’à ce moment, c’est précisément ce dont elle avait besoin.
Elle me remit ensuite un rapport qu’elle était sensée rendre la semaine suivante. Sophie me demande régulièrement d’affiner la rédaction d’un certains nombre de documents destinés à son travail. Je le fais toujours avec un plaisir certain. En ces occasions, je me sens durant quelques instants pleinement investi de ses responsabilités. J’ai donc taché de peaufiner et de ciseler la rédaction et ça et là quelques aspects du plan de son travail. Elle enLa coupe de la robe que je venais de lui offrir et qu’elle avait décidé de porter au cours de notre sortie avait achevé de lui attacher ma plus parfaite attention tout au long du repas. A peine arrivé à la maison, j’ai fait en sorte de lui prouver que j’étais capable de maintenir cette attention même après lui avoir retirée. Comme je l’avais espéré, Sophie mit ce soir là tout en œuvre pour me déconcentrer.