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L’Académie Francaise peste contre l’introdution des langues régionales dans la constitution

Je vous parlais l’autre jour de l’importance que revêt à mes yeux le projet de loi constitutionnelle qui vise à retoucher profondément la V° République.
Je glissai d’ailleurs une brève allusion au sujet de cet amendement qui vise à inscrire les langues régionales dans la constitution.
Avec près d’un mois de retard, (ce qui n’est pas forcément un mal tant il faut se méfier des réactions « à chaud ») ce texte suscite une vive réaction du coté de l’Académie Française.

C’est ainsi qu’on pouvait lire aujourd’hui sur le site de 20 minutes :

« L’Académie française demande le retrait d’un texte, adopté par l’Assemblée nationale, qui inscrit la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, et porte, selon les académiciens, « atteinte à l’identité nationale ».

La déclaration de l’académie française citée par cet article est disponible par ici sur son site.
Je la reproduis néanmoins dans un souci de clarté ;

« Depuis plus de cinq siècles, la langue française a forgé la France. Par un juste retour, notre Constitution a, dans son article 2, reconnu cette évidence : «La langue de la République est le français ».

Or, le 22 mai dernier, les députés ont voté un texte dont les conséquences portent atteinte à l’identité nationale. Ils ont souhaité que soit ajoutée dans la Constitution, à l’article 1er, dont la première phrase commence par les mots : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », une phrase terminale : « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ».

Les langues régionales appartiennent à notre patrimoine culturel et social. Qui en doute ? Elles expriment des réalités et des sensibilités qui participent à la richesse de notre Nation. Mais pourquoi cette apparition soudaine dans la Constitution ?

Le droit ne décrit pas, il engage. Surtout lorsqu’il s’agit du droit des droits, la Constitution.

Au surplus, il nous paraît que placer les langues régionales de France avant la langue de la République est un défi à la simple logique, un déni de la République, une confusion du principe constitutif de la Nation et de l’objet d’une politique.

Les conséquences du texte voté par l’Assemblée sont graves. Elles mettent en cause, notamment, l’accès égal de tous à l’Administration et à la Justice. L’Académie française, qui a reçu le mandat de veiller à la langue française dans son usage et son rayonnement, en appelle à la Représentation nationale. Elle demande le retrait de ce texte dont les excellentes intentions peuvent et doivent s’exprimer ailleurs, mais qui n’a pas sa place dans la Constitution. »

J’avoue être assez stupéfait moi aussi par cet amendement qu’en toute franchise je n’avais pas encore eu le courage temps de lire. Pour les plus courageux, le texte en question peut se lire par ici. (n’hésitez ce pas à faire un petit coup de Ctrl+F pour aller plus vite, c’est sacrément long)

Comme les courageux évoqués supra ont eu l’occasion de le remarquer cet amendement a été défendu par François Bayrou au nom de la protection des langues régionales. Comme l’a souligné avec justesse l’Académie Française dans son communiqué il remet en cause un principe qui date de 1539 (édit de Villers Cotterets) et se trouve être une des bases de l’unité de la France en tant que nation.

L’une des page de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (source wikipédia)

Si je ne conteste pas l’utilité des langues régionales dans le patrimoine français, je ne suis pas certain que leur place soit dans la constitution, c’est à dire au cœur même de la république.

MAJ le 19 juin :

« Le Sénat a refusé mercredi d’inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution, revenant sur une disposition votée en ce sens par les députés en première lecture du projet de réforme des institutions.
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Les sénateurs, par 216 voix contre 103, ont adopté, contre l’avis du gouvernement et de la commission des Lois, un amendement supprimant la référence aux langues régionales que les députés avaient ajoutée au texte initial. » source

Pour ceux qui doutaient encore de l’utilité du sénat…

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